"Englué dans l'impopularité", François Hollande ne peut plus se contenter de promesses, il devra cette fois "tenir ses engagements" et cesser de pratiquer "l'art de l'esquive", assènent jeudi des éditorialistes après l'interview présidentielle à plusieurs titres régionaux.
"Si ce n'est pas une déclaration de candidature, ça y ressemble fort !", s'exclame le Parisien dans ses pages intérieures après les promesses de M. Hollande de baisser certains impôts si la croissance est au rendez-vous en 2016, soit un an avant la présidentielle.
"Le chiffre choc de 0% de croissance au deuxième trimestre 2015 et les signaux négatifs venant notamment de Chine laisseront certains sceptiques sur cet engagement", estime le journal.
Le chef de l'Etat cherche en tout cas selon le Parisien à "contenter le Medef comme l'aile gauche du PS" selon un "art de la synthèse" que ses détracteurs qualifient de mollesse.
"Cette rentrée est celle où l'art de l'esquive ne sera sans doute plus permis", prévient Jean Levallois (La Presse de la Manche)
"Le cas Rebsamen n'est finalement qu'anecdotique", analyse Christophe Bonnefoy (Journal de la Haute-Marne). "Il révèle, malheureusement, une façon de faire qui devient presque la marque de fabrique de François Hollande, entre tâtonnement et couacs".
"Englué dans l'impopularité", François Hollande "n'a plus grand chose à perdre", juge Raymond Couraud (L'Alsace). Il ne peut "que faire preuve de volontarisme et croiser les doigts dans l'attente de l'inversion de la courbe du destin". Son interview de rentrée permet au chef de l'Etat "de prendre date sur quelques grands sujets de l'heure", ajoute-t-il. "Exercice facile en apparence. Sauf qu'il lui faudra tenir ses engagements ou, plus exactement, être capable de les tenir".
"Il paraît que, avec des si, l'on pourrait mettre Paris en bouteille et, plus d'une fois, le budget en carafe", ironise Philippe Marcacci (L'Est républicain).
Pour M. Hollande, "l'année politique qui a commencé hier est la dernière année utile du quinquennat", rappelle opportunément Bernard Stéphan (La Montagne). "C'est aussi l'année de la dernière chance pour qu'il puisse espérer inverser la tendance lourde du chômage", une inversion dont il a fait une condition pour solliciter un second mandat présidentiel.
Et Jean-Louis Hervois (Charente libre) de conclure: "aux quatre défis énoncés hier par François Hollande pour le fil rouge de son action" -la crise agricole, l'économie, l'immigration et le climat - il conviendrait d'ajouter la clarté tant cette rentrée paraît se perdre dans les calculs politiques sinon partisans".
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