Le sort de Mohammed Allan, un détenu palestinien gréviste de la faim qui défie le gouvernement israélien de son lit d'hôpital, est entre les mains de la Cour suprême israélienne qui doit décider si la détérioration de son état justifie de le libérer.
La Cour suprême qui s'est penchée à huis clos une bonne partie de la journée sur sa demande de remise en liberté et notamment sur son dossier médical a fini en fin d'après-midi ses débats avec les avocats sans trancher, selon une journaliste de l'AFP.
L'un des avocats, Me Jamil al-Khatb, a dit espérer un jugement dans la soirée.
"D'après le dernier rapport médical, le cerveau est atteint", a dit l'avocat, "vu la difficulté de la situation et l'état de santé de Mohammed Allan, j'imagine que la décision sera prise ce soir".
Chezy Levy, le directeur de l'hôpital d'Ashkélon (ouest d'Israël) dans lequel il se trouve, a confirmé des atteintes cérébrales dues à deux mois de grève de la faim sans rien absorber que de l'eau.
"Mohammed a commencé graduellement à perdre le contact avec son environnement, ses propos n'étaient plus cohérents", a-t-il dit à la presse, "ce qui peut indiquer un problème au cerveau".
Ces dommages sont peut-être réversibles et sont traités par les médecins, a-t-il dit. "Les dommages en eux-mêmes ne mettent pas sa vie en danger, mais ils s'inscrivent dans un contexte général qui, lui, met sa vie en danger", a-t-il ajouté.
- Prêt à aller jusqu'au bout -
L'état de Mohammed Allan, en grève de la faim depuis le 18 juin, doit être une raison suffisante pour le libérer immédiatement puisqu'il ne peut pas représenter un danger pour Israël, disent ses soutiens.
Israël serait prêt à le libérer si le cerveau a subi des dommages irréversibles, ont rapporté plusieurs médias israéliens.
Le gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu est conscient que sa mort serait susceptible de provoquer une nouvelle flambée de violence, dans une situation déjà tendue.
Les avocats de Mohammed Allan ont jusqu'alors décrit un homme de 31 ans prêt à aller jusqu'au bout.
Tombé dans le coma en fin de semaine passée, il a, dès son réveil mardi, donné 24 heures à Israël pour régler son cas, faute de quoi il cesserait de s'hydrater. Les jours du prisonnier de 31 ans seraient alors comptés.
Mohammed Allan, arrêté en novembre 2014, observe une grève de la faim pour protester contre sa détention administrative. Ce régime d'emprisonnement extrajudiciaire permet aux autorités de détenir un suspect sans lui notifier d'inculpation pendant six mois renouvelables indéfiniment.
Les partisans de cette mesure le défendent en invoquant la nécessité de mettre à l'écart des individus présumés dangereux et l'impossibilité, pour des raisons supérieures de sécurité, de rendre publiques certaines preuves retenues contre eux.
Les détracteurs dénoncent la détention administrative comme attentatoire aux droits fondamentaux. Elle est l'un des grands motifs de protestation palestiniens contre les agissements israéliens.
- Risque de 'chantage' -
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