La police thaïlandaise recherchait mardi un "suspect" après l'attentat à la bombe dévastateur qui a fait 20 morts lundi à Bangkok, qualifié par le chef de la junte au pouvoir de "pire attaque jamais" commise en Thaïlande.
L'attaque a eu lieu à la tombée du jour, lundi, au sein d'un sanctuaire à ciel ouvert, lieu très fréquenté de la capitale thaïlandaise. A cette heure de pointe, la foule des employés et cadres de la capitale croise celle des touristes étrangers, attirés par les immenses centres commerciaux et les hôtels de luxe à proximité.
Les autorités thaïlandaises estiment que les auteurs de l'attentat visaient les "étrangers" et voulaient "porter atteinte au tourisme", l'un des rares secteurs en bonne santé d'une économie thaïlandaise en berne.
Le cours du baht thaïlandais s'est effondré mardi touchant un plus bas depuis six ans et la Bourse de Bangkok, inquiète des répercussions que cela pourrait avoir sur ce secteur vital, était également en baisse.
"Cette attaque est la pire jamais" commise, a déclaré devant des journalistes Prayut Chan-0-Cha, chef de la junte et Premier ministre depuis le coup d'Etat de mai 2014, ajoutant qu'elle "ciblait directement des personnes innocentes".
D'après ce dernier, un suspect a été identifié grâce aux images des nombreuses caméras de surveillance de la capitale. Il serait "originaire du nord-est du pays et membre d'un groupe opposé à la junte".
Le nord-est de la Thaïlande, la région de l'Issan, est le bastion des Chemises rouges, qui soutiennent l'ancien gouvernement chassé du pouvoir après des mois de manifestations lors du coup d'Etat.
La Thaïlande, pays très divisé, est le théâtre de violences politiques meurtrières depuis environ une décennie.
L'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, qui s'est exilé pour fuir des poursuites judiciaires, et sa famille, sont notamment au c?ur des fractures du royaume. Soutenus par le puissant mouvement des Chemises rouges, ils ont remporté toutes les élections depuis 2001 mais sont détestés par l'élite, en particulier de Bangkok.
"Même si elles (les Chemises rouges) sont acharnés à faire tomber le gouvernement, je ne les vois pas cibler un sanctuaire religieux hindou ou autre", a estimé auprès de l'AFP Zachary Abuza, expert indépendant du terrorisme du sud-est asiatique.
"Cela leur ferait perdre beaucoup de leurs partisans", ajoute-t-il.
Aucun groupe n'a pour l'instant revendiqué l'attentat mais les autorités semblaient donc exclure la piste des insurgés musulmans du sud du pays.
Dans cette région limitrophe de la Malaisie, en proie à un conflit qui a fait plus de 6.300 morts depuis 2004, les attentats sont fréquents mais bien moins meurtriers. Et aucune attaque n'a jamais été confirmée à l'extérieur de cette région malgré les années de guerre.
- Huit étrangers tués -
"La bombe visait à tuer autant de personnes que possible, puisque le sanctuaire est bondé aux alentours de 06 et 07H00 le soir", a déploré mardi matin le porte-parole de la police Prawut Thavornsiri, qui a précisé que le nouveau bilan était de 20 morts et 125 blessés.
Parmi les victimes figurent huit étrangers: deux Malaisiens, deux Hong-Kongais, un Singapourien, deux Chinois et un Indonésien ont été tués, d'après la police.
Mardi matin, le site de l'explosion restait bouclé alors que des dizaines d'experts étaient à pied d'?uvre, cherchant à collecter des indices sur la bombe de trois kilos, qui a explosé à proximité de la grille extérieure du lieu.
Construit en 1956, ce temple très populaire dédié au dieu hindou Brahma, attire chaque jour des milliers de fidèles bouddhistes.
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