Le marché du porc breton va rouvrir mardi après plus d'une semaine de suspension de ses cotations, mais sans les acheteurs Cooperl et Bigard qui seront reçus mardi et mercredi par le ministre de l'Agriculture, faisant craindre une chute du prix sous l'objectif de 1,40 euro le kilo.
Vivement réclamée par des éleveurs qui peinent à gérer leurs stocks d'animaux invendus, la reprise des cotations se tiendra à 11H00 au MPB (marché du porc breton) de Plérin (Côtes-d'Armor), qui ne représente que 15% des ventes de porcs hebdomadaires mais fixe le prix de référence au niveau national.
Cette séance exceptionnelle -- habituellement, le marché ouvre le lundi et le jeudi -- a été annoncée lundi par le président du MPB, Daniel Picart, à l'issue d'une réunion de crise au ministère de l'Agriculture alors que les cotations étaient suspendues depuis le 10 août.
Mais la reprise se fera sans Bigard et la coopérative Cooperl, qui représentent environ 30% des achats au MPB et dont l'absence avait entraîné la suspension des cotations la semaine passée. Ce qui fait craindre une baisse du prix de la viande porcine sous l'objectif de 1,40 euro le kilo.
Ces deux entreprises d'abattage et de transformation, qui ont boudé la rencontre de lundi, seront reçues chacune de leur côté par le ministre de l'Agriculture: mardi après-midi pour la Cooperl et mercredi pour Bigard.
Lundi soir, le ministre Stéphane Le Foll a indiqué que les représentants des éleveurs et des responsables du MPB, lors de la réunion de crise, avaient exprimé la "nécessité d'avoir un marché du cadran", avec "en même temps nécessité de voir comment faire évoluer cette cotation () pour tenir compte d'un certain nombre de pratiques".
"J'ai demandé que les engagements de tous les acteurs qui sont sur le marché au cadran soient respectés, ça vaut bien sûr pour la Cooperl et pour Bigard", a-t-il ajouté.
"Nous affecterons les quotas de Cooperl et Bigard et nous verrons bien" a indiqué pour sa part M. Picart, estimant que le marché était la "meilleure protection pour tous les éleveurs: les jeunes éleveurs, les petits éleveurs, les éleveurs isolés".
- "Evolution du système" -
Reste une inconnue: le prix, principal élément de discorde entre acteurs de la filière, Cooperl et Bigard refusant de payer le prix préconisé par le gouvernement pour les éleveurs, 1,40 euro le kilo.
Un niveau qu'il risque de franchir à la baisse, du fait de leur retrait persistant. A ce propos, M. Picart a simplement admis que "la mécanique du marché peut faire descendre le prix en dessous de 1,40 euro".
"Nous souhaitons bien entendu obtenir le meilleur prix au marché demain, c'est évident, 1,40 euro ce n'est plus ni moins que le prix de revient moyen français aujourd'hui", a estimé pour sa part Paul Auffray, président de la Fédération nationale porcine.
Au delà de la reprise des échanges à Plérin, la question d'une réforme de la fixation des prix du porc est désormais officiellement posée.
Pour Guillaume Roué de l'Inaporc (interprofession nationale porcine), "un certain nombre de discussions vont s'engager, dès la semaine prochaine pour la mise en place d'une évolution du système de fixation du prix, notamment par l'adaptation partielle du fonctionnement du marché du porc breton".
Le ministre a aussi insisté sur plusieurs points qui nécessitent la mise en place d'une stratégie "sur la question des prix, qui s'appuie sur la valorisation de l'origine des viandes", ou le travail sur les promotions.
Le 27 août aura lieu une réunion de travail avec les professionnels et la distribution "afin de travailler sur les modalités pratiques de mise en ?uvre des promotions de septembre". Ce même jour, aura également lieu une réunion avec les acteurs du marché de Plérin pour "envisager des pistes de commercialisation plus sécurisantes", comme la contractualisation.
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