L'explosion d'une bombe a fait lundi soir à Bangkok au moins seize morts et de nombreux blessés près d'un sanctuaire en plein centre de la capitale thaïlandaise, une zone très fréquentée, y compris par les touristes étrangers.
Peu après le drame, plusieurs corps démembrés étaient visibles sur les lieux de l'explosion à l'extérieur du sanctuaire d'Erawan, situé sur l'une des principales artères du centre-ville, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
L'explosion est survenue peu après 18h30 locales, moment où de nombreux touristes et fidèles se pressent dans ce sanctuaire à ciel ouvert. Il était pour l'instant impossible de savoir si des étrangers se trouvaient parmi les victimes.
"Il s'agirait d'une bombe déposée à l'intérieur du sanctuaire", a indiqué le chef de la police de Bangkok Chakthip Chijinda sur la chaîne de télévision Channel 9.
"Nous vérifions pour voir si il y a une deuxième bombe", a-t-il ajouté.
Le ministre de la Défense a estimé en début de soirée que les auteurs de l'attentat visaient les "étrangers". "C'était une bombe de TNT (), les gens qui ont fait ça visaient les étrangers pour porter atteinte au tourisme et à l'économie", a déclaré Prawit Wongsuwong.
D'après un journaliste de l'AFP, la rue, au-dessus de laquelle passe le métro aérien, était jonchée d'éclats de verre et plusieurs motos carbonisées gisaient sur la chaussée.
"C'était une bombe, je pense qu'elle était sur une moto c'était puissant, regardez les corps", raconte à l'AFP un sauveteur, qui n'a pas souhaité être identifié.
- Pays très divisé -
Ce lieu est un sanctuaire très populaire dédié au dieu hindou Brahma, mais visité par des milliers de fidèles bouddhistes chaque jour. Il est situé sur l'une des plus grandes avenues du centre de Bangkok.
De nombreuses forces de police et ambulances étaient sur les lieux après l'explosion.
"Je peux confirmer qu'il s'agit d'une bombe, mais je ne peux pas dire de quelle sorte, nous vérifions", a de son côté précisé le porte-parole de la police Prawut Thavornsiri à l'AFP.
Depuis mai 2014, la Thaïlande est gouvernée par la junte militaire, qui a pris le pouvoir en mai dernier pour mettre fin à des mois de manifestations meurtrières contre l'ancien gouvernement élu.
Le pays reste tendu et profondément divisé après près d'une décennie de troubles politiques, conclus par deux coups d'Etats. L'ancien Premier ministre auto-exilé Thaksin Shinawatra et toute sa famille sont notamment au c?ur des fractures du royaume.
Ils ont remporté toutes les élections depuis 2001, mais il est détesté par l'élite, notamment de Bangkok.
Le sud de la Thaïlande est en proie à un conflit, oublié sur la scène internationale, qui a fait plus de 6.300 morts depuis 2004, frappant indistinctement bouddhistes et musulmans, soldats et civils, dans cette région rattachée à la Malaisie jusqu'au début du XXe siècle.
Les attentats y sont fréquents mais il n'y a jamais eu une attaque confirmée à l'extérieur de cette région malgré les années de guerre.
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