L'Equateur a décrété samedi l'état d'exception face au réveil du volcan Cotopaxi, proche de Quito et considéré comme l'un des plus dangereux du monde, faisant évacuer plusieurs localités menacées par une éventuelle éruption.
Situé à 45 km au sud de la capitale Quito, dans le centre du pays, le volcan perché à 5.897 mètres d'altitude a été secoué vendredi par de nombreuses explosions, dégageant une importante colonne de cendres jusqu'à 8 km de hauteur.
Samedi encore, le volcan a expulsé une colonne de cendres allant jusqu'à 5 km au-dessus du cratère.
Il a aussi expulsé des fragments solides et incandescents qui, selon les autorités, peuvent provoquer des avalanches.
"Quatre cents personnes ont été évacuées de façon préventive" des abords du volcan, dans les provinces de Cotopaxi et Pichincha, a déclaré le président équatorien Rafael Correa lors de son intervention hebdomadaire à la radio et à la télé équatoriennes.
Le président équatorien a annoncé avoir décrété un "état d'exception", qui permet "d'utiliser toutes les ressources où qu'elles soient, mis à part celles de l'éducation, pour répondre à une éventuelle urgence et mobiliser les ressources nécessaires", a-t-il précisé.
Sous ce régime, le gouvernement peut également déployer des effectifs militaires pour venir en aide aux équipes de secours, mais aussi contrôler les informations diffusées sur l'activité du Cotopaxi.
Cette "censure préventive" cherche à "éviter les rumeurs lancées par quelque déséquilibré sur Twitter", créant la panique, explique le texte du décret. Les seules informations autorisées sur l'activité du volcan proviendront désormais du ministre de la Sécurité nationale, Cesar Navas.
L'Institut de géophysique (IG) a tenu à souligner que le volcan n'avait pas provoqué de lahar (coulées boueuses d'origine volcanique, ndlr) mais que des coulées d'eau avec de la boue avaient été enregistrées.
Le volcan - un des huit actifs en Equateur - n'a pas connu de véritable éruption depuis 1877. Modérément actif depuis cette date, il est considéré par les scientifiques de l'IG comme l'un des plus dangereux au monde en raison de la grande quantité de neige présente à son sommet, et des populations vivant à proximité.
Celles-ci sont en effet exposées à ces puissantes coulées de boue qui peuvent tout détruire sur leur passage : très denses et très lourdes, celles-ci se forment par la fonte de la glace et de la neige due à la chaleur de l'éruption.
- Habitants sous tension -
Par ailleurs, les opérations ont été suspendues à l'aéroport de Latacunga, situé au pied du volcan et qui sert principalement au fret, a indiqué la Direction générale de l'aviation civile.
Dans la soirée, de nombreux habitants de la commune de Lasso qui, alarmés par la radio et les policiers, s'étaient réfugiés dans une école, sont rentrés eux, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Nous rassemblons quelques affaires pour partir dès qu'ils nous le disent. Mais nous ne nous sentons pas prêts" à faire face à une urgence majeure, a témoigné Fernanda Mejia.
Non loin de là, les 170.000 habitants de Latacunga, capitale de la province de Cotopaxi, se préparaient également au pire en se procurant bouteilles d'eau et aliments de base pour quitter la ville ou au contraire se réfugier chez eux.
La veille, un groupe de 15 alpinistes qui souhaitaient escalader le volcan en avaient été empêchés après la fermeture de l'accès au site par le ministère de l'Environnement.
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