Le réveil du volcan Cotopaxi, très proche de Quito et considéré comme l'un des plus dangereux au monde, a mis en alerte samedi les autorités équatoriennes, qui ont fait évacuer plusieurs localités et s'apprêtaient à déclarer l'état d'exception.
Le volcan perché à 5.897 mètres d'altitude a été secoué la veille par de nombreuses explosions, dégageant une importante colonne de cendres jusqu'à 8 kilomètres de hauteur.
Il a expulsé samedi des fragments solides et incandescents qui, selon les autorités, peuvent provoquer des avalanches.
"En raison de l'expulsion de ces pyroclastes qui peuvent entraîner des lahars (coulées boueuses d'origine volcanique, ndlr), nous avons évacué préventivement la zone sud" du volcan, a déclaré le responsable du secrétariat national de la gestion des risques, Pablo Morillo, sur son compte twitter.
Le gouvernement n'a pas précisé le nombre de personnes concernées par cette évacuation aux abords du volcan Cotopaxi, situé à 45 km au sud de Quito, dans le centre du pays.
L'Institut de géophysique (IG) a tenu à souligner que le volcan n'avait pas provoqué de lahar mais que des coulées d'eau avec de la boue avaient été enregistrées.
Le volcan - un des huit actifs en Equateur - n'a pas connu de véritable éruption depuis 1877. Modérément actif depuis cette date, il est considéré par les scientifiques de l'IG comme l'un des plus dangereux au monde en raison de la grande quantité de neige présente à son sommet,et des populations vivant à proximité.
Celles-ci sont en effet exposées à ces puissantes coulées de boue qui peuvent tout détruire sur leur passage : très denses et très lourdes, celles-ci se forment par la fonte de la glace et de la neige due à la chaleur de l'éruption.
Par anticipation, le président équatorien Rafael Correa a annoncé qu'il allait décréter un "état d'exception" pour faire face à une éventuelle situation d'urgence.
"Nous allons déclarer l'état d'exception pour l'activité du volcan Cotopaxi", a déclaré le président socialiste lors de son intervention hebdomadaire à la radio et à la télé équatoriennes.
Cet état d'exception permet "d'utiliser toutes les ressources où qu'elles soient, mis à part celles de l'éducation, pour répondre à une éventuelle urgence et mobiliser les ressources nécessaires", a-t-il précisé.
Sous ce régime, le gouvernement peut également déployer des effectifs militaires pour venir en aide aux équipes de secours.
- Habitants sous tension -
Par ailleurs, les opérations ont été suspendues à l'aéroport de Latacunga, situé au pied du volcan, selon la Direction générale de l'aviation civile.
A Latacunga, capitale de la province de Cotopaxi, les 170.000 habitants se préparaient au pire en se procurant bouteilles d'eau et aliments de base pour quitter la ville ou au contraire se réfugier chez eux, a observé un journaliste de l'AFP.
Même si aucune éruption n'avait eu lieu samedi, les sirènes de police que l'on entendait dans la ville, où le niveau de sécurité est à son maximum, mettaient les habitants sous tension.
"Je conduisais près de la rivière Cutuchi quand la police est sortie sirènes hurlantes, pour alerte les habitants de maison en maison, a témoigné une femme pour l'AFP.
La veille, un groupe de 15 alpinistes qui souhaitaient escalader le volcan en avait été empêché après la fermeture de l'accès au site par le ministère de l'Environnement.
Par ailleurs, de nombreux présents dans la zone ont été évacuées et transférées dans des centres de secours.
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