Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a affirmé vendredi à La Havane que Cuba était disposé à "discuter de tous les sujets" avec les Etats-unis, y compris des droits de l'homme, à l'occasion de la venue du secrétaire d'Etat américain John Kerry.
"Nous avons différentes conceptions de la souveraineté, de la démocratie et des droits de l'homme", a déclaré M. Rodriguez lors d'une conférence de presse au côté de M. Kerry, mais "nous sommes prêts à dialoguer sur tous les sujets même si nous ne sommes pas toujours d'accord".
Il a toutefois répété les exigences de La Havane avant de sceller complètement la bonne entente entre les deux ex-ennemis de la Guerre froide, brouillés pendant plus d'un demi-siècle.
"J'ai rappelé au secrétaire d'Etat que la levée totale de l'embargo (économique imposé par Washington depuis 1962) est essentielle pour pouvoir avoir des relations normales avec les Etats-Unis, de même que la restitution de la base navale de Guantanamo", située à Cuba, a-t-il affirmé.
Mais si M. Kerry avait assuré, plus tôt dans la journée, que l'administration du président Barack Obama était "fermement favorable" à la levée de l'embargo, il s'est montré plus réservé sur le second point : "Pour le moment il n'y a de changement prévu dans l'arrangement concernant Guantanamo".
Premier secrétaire d'Etat américain à fouler le sol cubain depuis 1945, John Kerry a salué un "jour historique" entre les Etats-Unis et Cuba, quelques heures après avoir assisté à la réouverture officielle de l'ambassade américaine sur l'île communiste, au cours de laquelle la bannière étoilée a été à nouveau hissée, 54 ans après son retrait.
"Aujourd'hui nous faisons un pas historique - et j'ajouterais qu'il aurait dû survenir bien plus tôt - dans la bonne direction et nous sommes déterminés à aller de l'avant", a insisté M. Kerry.
Il s'est voulu optimiste pour l'avenir, disant "ne pas imaginer" que le prochain président des Etats-Unis revienne sur la normalisation des relations avec Cuba.
"Je ne peux pas imaginer un président, qu'il soit républicain ou démocrate, jeter tout ça par la fenêtre", a-t-il déclaré.
Mais, malgré le processus de réconciliation en cours, "il y aura encore des sujets sur lesquels nous ne sommes pas d'accord", a-t-il reconnu.
Le secrétaire d'Etat américain doit notamment rencontrer dans l'après-midi des dissidents, un sujet sensible alors que de nombreux opposants cubains ont dit craindre de perdre le soutien des Etats-Unis une fois les deux pays complètement réconciliés.
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