Neuf banques accusées d'avoir manipulé le marché des changes, dont la française BNP Paribas, ont conclu des accords représentant un total de plus de deux milliards de dollars avec des investisseurs pour l'abandon de leurs plaintes auprès de la justice américaine, a annoncé jeudi l'un des avocats.
Les plaignants "ont conclu des accords d'un montant total de deux milliards de dollars avec Bank of America, Barclays, BNP Paribas, Citi, Goldman Sachs, HSBC, JPMorgan, RBS et UBS", a annoncé le cabinet Hausfeld, dans un communiqué publié à l'issue d'une audience devant une juge de New York.
Hausfeld n'a pas donné de détail sur les montants que devrait verser chacune des banques, et a précisé que ces accords étaient préliminaires et devaient encore être approuvés par la juge Lorna Schofield.
Ces accords ne concluent pas la procédure engagée en 2013 par les investisseurs s'estimant lésés, car sept autres banques et leurs filiales restent poursuivies, dont la française Société Générale, Crédit Suisse, Deutsche Bank, Morgan Stanley, Bank of Tokyo-Mitsubishi, RBC Capital Markets et Standard Chartered.
"En plus de verser des milliards de dollars de compensation, les banques" ayant parvenu à des accords ont également "accepté de coopérer avec les investisseurs dans les contentieux qui continuent" avec les autres établissements, a précisé Hausfeld.
Le scandale des marchés des changes touche la plupart des grandes banques mondiales, dont les françaises BNP Paribas et Société Générale, et concerne des faits remontant aux années précédant 2013.
Il est reproché aux cambistes de ces banques d'avoir utilisé des forums de discussion sur internet et des messageries instantanées pour se concerter de façon indue afin d'infléchir un taux de référence du marché des changes, sur lequel transitent chaque jour quelque 5.300 milliards de dollars.
L'un des forums était par exemple baptisé "cartel" et réunissait des traders de Citigroup, JPMorgan, UBS, Barclays et RBS.
Les accords annoncés jeudi sont distincts des procédures engagées auprès des autorités, qui avaient notamment conduit en mai six de ces banques à payer un total de près de six milliards d'amendes aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.
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