Les députés grecs ont commencé jeudi à débattre en commissions parlementaires du nouvel accord de prêt avec les créanciers du pays qui sera soumis au vote de l'ensemble des parlementaires dans la soirée.
Le ministre des Finances Euclide Tsakalotos a insisté sur la nécessité de tenir le calendrier de ce vote pour éviter au pays un nouveau prêt-relais des Européens, comme en juillet, pour rembourser 3,4 milliards d'euros dus à la BCE jeudi prochain.
"() Demain (vendredi), les Parlements des pays (membres de la zone euro) vont commencer à voter (sur l'accord), la Finlande puis l'Allemagne, les Pays-Bas et les autres pays. Si demain (vendredi), il n'y pas de feu vert de l'Eurogroupe () alors la Finlande ne pourra pas voter et nous passerons par un nouveau prêt-relais".
Le ministre a répété qu'il escomptait le versement d'une première tranche d'aide de 20 à 25 milliards d'euros du total de l'aide (environ 85 milliards), le 19 août, la veille du remboursement à la BCE.
Le but, a-t-il expliqué, n'est pas simplement de pouvoir rembourser la BCE et débuter la recapitalisation des banques grâce ce premier versement mais aussi de rembourser les milliards d'arriérés de paiement de l'Etat qui se sont accumulés ces derniers mois et étranglent l'activité économique.
"Je ne veux pas croire qu'il existe des forces hors de Grèce mais aussi ici en Grèce qui veulent que nous demandions un nouveau prêt-relais", a-t-il mis en garde.
L'Allemagne a fait savoir qu'elle avait des "questions" sur cet accord qui conditionne le nouveau prêt à une batterie de mesures d'économies budgétaires et des réformes durant les trois prochaines années.
Mais en Grèce, au sein de la majorité gouvernementale Syriza, le nouveau programme divise également avec un climat très tendu au cours des dernières 24 heures entre la tendance, majoritaire, résignée à voter l'accord et le minorité du parti qui s'y opposera.
"Si nous tombons sous la barre des 120 députés (favorables à l'accord, sur un total de 300), il est évident que le gouvernement ne pourra pas tenir", a déclaré le ministre d'Etat Alekos Flambouraris sur la chaîne de télévision Skaï.
Euclide Tsakalotos a reconnu que le projet de loi incluait pour les trois prochaines années "des mesures très difficiles" et que le gouvernement avait tenté d'obtenir de les étaler dans le temps "pour que tout n'arrive pas en même temps".
Il a promis que le gouvernement présenterait un "plan de développement" d'ici à mars 2016.
Après la discussion en commissions parlementaires, le projet de loi sera débattu en séance plénière avec les 300 parlementaires grecs pour un vote attendu dans la soirée ou dans la nuit.
Le gouvernement d'Alexis Tsipras devrait, en comptant sur les 106 voix des principaux partis d'opposition, obtenir la ratification de cette copieuse feuille de route - mêlant mesures budgétaires et réformes structurelles.
Mais il va de nouveau être confronté à la fracture que crée ce nouveau programme d'austérité à l'intérieur de son parti, avec, comme lors des votes du mois de juillet sur de premiers volets de mesures, de nombreuses défections à prévoir parmi les députés Syriza.
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