L'opération controversée "Tel Aviv sur Seine" a débuté sous haute protection mais dans le calme jeudi à Paris, alors que se tenait à proximité une manifestation parallèle, "Gaza Plage", à l'appel d'organisations propalestiniennes.
Du sable, des parasols mais aussi des policiers et des détecteurs de métaux. Toutes les précautions ont été prises pour encadrer l'événement "Tel Aviv sur Seine", objet de polémiques depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux.
A la mi-journée, une centaine de personnes se promenaient ou s'étaient installées sur les transats sur les 200 mètres de quais de Seine, entre le pont d'Arcole et le pont Notre-Dame, qui accueillent cette opération d'un jour organisée jusqu'à 22h dans le cadre de "Paris Plages", ont constaté des journalistes de l'AFP.
Quelques heures après son lancement, l'affluence est modérée, la moyenne d'âge assez élevée. Certains visiteurs déambulent paisiblement, d'autres jouent aux raquettes de plage au son d'une musique lounge ou font la queue devant un "foodtruck".
Tête nue ou bien portant la kippa ou un chapeau "Israel" offert par les organisateurs, beaucoup affirment leur sympathie pour Israël.
"C'est un acte de solidarité avec le peuple juif d'être venue aujourd'hui", explique Cécilia, une Italienne allongée sur un transat, qui avoue avoir "un peu peur que cela dégénère" avec la manifestation propalestinienne adjacente.
Mais la quiétude du lieu est à peine troublée par les "Palestine vivra ! Palestine vaincra !", provenant de l'autre côté du Pont Notre-Dame, où se tient la concurrente et officieuse "Gaza Plage".
Une cinquantaine de militants ont déployé un drapeau palestinien géant et installé des stands d'information sur la chaussée. Certains portaient des t-shirt "Boycott Israël".
"La Mairie de Paris voudrait faire de Tel Aviv une ville comme les autres, alors qu'elle est capitale d'un État colonialiste qui bombarde des populations civiles", dénonce Serge Bonal, membre de l'association EuroPalestine, qui avait lancé avec une dizaine d'organisations un appel à "informer la population de la réalité de la situation" en Palestine.
- "50 visiteurs pour 500 journalistes" -
Les forces de l'ordre, en tenue ou en civil, étaient présentes en nombre pour sécuriser les sites et leurs alentours afin d'éviter toute confrontation. Les accès à "Tel Aviv sur Seine" comme à "Gaza Plage" étaient contrôlés, avec sacs fouillés et visiteurs passés au détecteur de métaux.
Au total, 500 policiers et gendarmes ont été mobilisés, selon une source policière.
La tension autour de "Tel Aviv sur Seine" est en effet montée d'un cran ces derniers jours, alors que plusieurs associations ont protesté contre cette opération.
Les journalistes étaient donc nombreux jeudi sur les quais de Seine.
"Il y a 50 visiteurs pour 500 journalistes, j'ai l'impression d'être sur la Croisette !", plaisante un badaud.
"Pour moi, c'est une journée culturelle, pas politique", estime Jean, un autre curieux: "On a trop médiatisé cet événement. Si on met de la politique partout, c'est la fin du monde".
Le Premier ministre Manuel Valls a affirmé mercredi son "soutien total" à la maire de Paris Anne Hidalgo qui a refusé d'annuler "Tel Aviv sur Seine", comme le demandaient des élus, notamment du Parti de gauche et du Parti communiste.
Mais le Parti de gauche "n'appelle pas à se mobiliser", faute de moyens pour "éviter les provocations", a déclaré jeudi son coordinateur politique Eric Coquerel sur Europe 1. "Nous estimons quelque part que nous avons gagné. Je crois qu'on a réussi à créer le débat", a-t-il estimé.
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