Coop de France a apporté mercredi son soutien à la coopérative porcine Cooperl, dans le bras de fer autour de la viande de porc, mettant en cause notamment les charcutiers, qui se défendent de ne pas respecter les hausses de prix.
L'organisation professionnelle a réaffirmé dans un communiqué "son total soutien à la Cooperl", après sa décision de boycotter les achats de porcs sur l'emblématique marché au cadran de Plérin (Côtes d'Armor).
Le premier industriel français du porc juge trop élevé le prix d'achat aux éleveurs, revalorisé à 1,40 euro/kilo en juin sous l'égide du gouvernement.
"Force est de constater que, dans la filière porcine, nombreux sont les clients de nos industriels qui ne participent pas à cet effort de revalorisation", a souligné Coop de France.
"Soit ce sont des clients étrangers non concernés par les conclusions de la table ronde du 17 juin (plus de 30 % de la viande porcine est exportée), soit ce sont des clients nationaux qui s?approvisionnent sur le marché européen à l'instar de nombreuses entreprises de la charcuterie-salaison", a estimé l'organisation.
"Comment dans ces conditions peut-on demander aux industriels nationaux de pallier, seuls, l?absence de revalorisation des prix d?une grand part des produits qu?ils commercialisent, sauf à mettre en grave danger leurs propres outils ?", interroge Coop de France, qui dénonce une "double peine" pour les éleveurs adhérents de coopératives.
"Déjà affaiblis au sein de leur élevage, ils sont aussi lourdement pénalisés au travers des outils industriels coopératifs dont ils sont propriétaires", a poursuivi le communiqué.
"Nous payons la plupart des pièces de porc à des prix augmentés (), surtout le jambon que nous achetons 12% plus cher qu'avant", a rétorqué Robert Volut, président de la Fédération des industriels charcutiers-traiteurs (Fict), interrogé par l'AFP.
"Nous faisons le tampon entre l'augmentation du prix des matières premières et la grande distribution. Il est normal qu'un industriel conséquent cherche à vendre à un bon prix", a-t-il affirmé.
Selon lui, si certains industriels charcutiers ont "peut-être" pu augmenter leurs importations ces dernières semaines, la viande de porc contenue dans leurs produits vient en majorité de France.
"Depuis 15 ans, nous importons 10 à 15% de nos besoins (en viande de porc) pour des raisons structurelles: nous manquons de petits jambons, de viande de coche pour les saucissons et les rillettes, de boyaux", énumère-t-il.
"Il peut y avoir en plus des raisons saisonnières, où parfois la production française ne satisfait pas nos besoins en quantité ou en qualité", ajoute M. Volut.
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