L'armée ukrainienne a menacé mardi de riposter "par tous les moyens" aux tirs de roquettes Grad par les rebelles dans le secteur de Marioupol, dernière grande ville sous contrôle de Kiev dans l'Est séparatiste prorusse, où trois personnes ont péri en 24 heures.
En visite à Kiev, le secrétaire d'Etat britannique à la Défense Michael Fallon a qualifié la situation de "brûlante" avant de se rendre sur le terrain militaire de Teterivka, à 150 km à l'ouest de la capitale ukrainienne, où des instructeurs britanniques forment des soldats ukrainiens devant combattre les séparatistes prorusses.
"La situation est très tendue (), nous avons prévenu nos partenaires occidentaux que nous riposterions par tous les moyens pour repousser l'agression ennemie", a déclaré à l'AFP Vladislav Seleznev, porte-parole de l'état-major de l'armée ukrainienne.
Selon lui, les tirs contre les positions ukrainiennes aux lance-roquettes multiples Grad "sont devenus réguliers" dans la nuit de lundi à mardi dans le "secteur M", autour de Marioupol, port stratégique sur la mer d'Azov et dernière grande ville dans la zone du conflit sous contrôle de Kiev.
"Nous ne pouvons pas risquer la vie de nos soldats, ils doivent pouvoir riposter aux Grad", a-t-il poursuivi.
La mission de surveillance de l'OSCE présente sur le terrain a également rapporté "une hausse significative de cas de violations du cessez-le-feu à l'est et au nord de Marioupol", selon un communiqué de l'organisation.
Les observateurs "ont de nouveau essuyé des tirs dans l'est de l'Ukraine mardi après-midi", a annoncé le président en exercice de l'OSCE Ivica Dacic dans un communiqué, sans plus de précisions.
Dimanche, plusieurs voitures blindées de l'OSCE ont été détruites dans un incendie criminel dans le bastion séparatiste de Donetsk.
Trois personnes, un soldat ukrainien, un rebelle et un civil ont été tués en 24 heures, selon des bilans séparés annoncés par les autorités ukrainiennes et séparatistes. Les victimes viennent s'ajouter à plus de 6.800 morts dans l'Est depuis le début des hostilités en avril 2014.
"Il ne s'agit pas d'un conflit gelé, mais bien plutôt d'une situation brûlante, beaucoup de vos soldats ont été tués après la signature des accords de paix" en février à Minsk, a déclaré le ministre britannique de la Défense lors d'une rencontre avec le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk, selon un communiqué des services de ce dernier.
"Je suis là pour réaffirmer notre soutien à l'Ukraine dans sa lutte pour la liberté et son intégrité territoriale", a poursuivi M. Fallon.
De son côté, l'Union européenne a estimé mardi que "la nouvelle escalade de violences (), résultat de plusieurs attaques contre des zones contrôlées par le gouvernement () constitue une violation de l'esprit et de la lettre des accords de paix de Minsk".
Lundi, le chef de la diplomatie ukrainienne Pavlo Klimkine avait mené des consultation d'urgence avec ses homologues russe, allemand et français, les quatre pays ayant négocié les accords de Minsk qui ont conduit à l'instauration d'une nouvelle trêve violée depuis de manière quasi quotidienne sur certains secteurs de la ligne de front.
M. Klimkine les a mis en garde contre une "escalade dangereuse" du conflit après des combats féroces lundi impliquant des chars et de l'artillerie déclenchés, selon Kiev, par les rebelles à mi-chemin entre le bastion séparatiste de Donetsk et Marioupol.
Les forces ukrainiennes ont de nouveau essuyé des tirs d'artillerie dans ce secteur lundi soir, a indiqué la présidence en citant le rapport fourni par le chef de l'état-major des armées Viktor Moujenko au président Petro Porochenko.
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