Les cours du pétrole ont chuté mardi à New York à leur plus bas niveau depuis plus de six ans, après une dévaluation inattendue du yuan qui a soulevé des craintes sur les exportations vers la Chine.
Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre a cédé 1,88 dollar à 43,08 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), un niveau auquel il n'était plus retombé depuis mars 2009.
Cette baisse de près de 5% des cours à New York est "vraiment incroyable", a estimé Bob Yawger, de Mizuho Securities, notant qu'elle était particulière aux prix du brut, ceux de l'essence n'enregistrant qu'un déclin limité.
Après avoir tenté de rebondir lundi, "les marchés se sont de nouveau trouvés sous pression, car la décision de la Chine de dévaluer le yuan était perçue comme une menace pour les importations de pétrole" de ce pays, deuxième consommateur mondial d'or noir après les Etats-Unis, a mis en avant Tim Evans, de Citi.
La Chine a fortement abaissé mardi le taux de référence du yuan face au dollar, affirmant accorder un rôle accru au marché, mais cette dévaluation de facto de la monnaie chinoise apparaît surtout destinée à enrayer le repli des exportations du pays.
Non seulement la mesure des autorités chinoises est un mauvais signe pour les exportations de pétrole, mais "elle souligne de nouveau que la Chine s'inquiète de sa croissance et juge nécessaire d'agir", a jugé John Kilduff, de Again Capital, rappelant que ce pays constitue "l'élément le plus important au niveau de la demande".
Dans ce contexte, le marché n'a guère obtenu de soutien du rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont les quelques éléments favorables n'ont pas changé le tableau d'une offre largement excessive dans le monde.
"Par rapport au mois dernier, l'Opep a prévu une croissance plus importante de la demande en 2015, mais cela a été compensé par une révision à la hausse de l'offre" hors du cartel, a souligné M. Evans.
Désormais, le marché va digérer un rapport semblable du département américain de l'Energie (DoE), publié mardi, et attend pour mercredi celui de l'Agence internationale de l'Energie, basée à Paris.
En outre, pour M. Yawger, les investisseurs sont "nerveux" avant les chiffres hebdomadaires sur les réserves américaines. La fédération professionnelle American Petroleum Institute (API) publiera ses propres estimations mardi après la clôture, puis le DoE donnera les statistiques officielles mercredi.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.