Le Premier ministre Alexis Tsipras a écrit mardi à la présidente du Parlement pour lui demander d'organiser une réunion plénière du Parlement dès jeudi, afin de ratifier l'accord sur un troisième plan d'aide trouvé mardi avec les créanciers, a-t-on appris de source gouvernementale.
Interrogé par l'AFP sur cette demande, le bureau de presse du Parlement a indiqué "ne pas encore être informé de la décision de la Présidente".
Cette dernière, Zoé Konstantopoulou est une femme politique à la forte personnalité, qui fait partie de la trentaine de députés de la gauche radicale Syriza -- sur 149 -- qui s'opposent au troisième plan d'aide au pays dont les aspects techniques ont été conclus mardi à l'aube à Athènes par la Grèce et ses créanciers.
Dans ce courrier, le Premier ministre indique également son intention de déposer au Parlement le texte de l'accord technique d'ici la fin de la journée de mardi.
"Comme vous le savez, l'accord avec les institutions pour le refinancement de la dette grecque a été conclu aux premières heures aujourd'hui () La gravité de la situation exige une réunion immédiate de l'assemblée plénière du Parlement pour mettre en ?uvre les procédures nécessaires à la ratification de l'accord et au versement de la première tranche prévue", écrit M. Tsipras, selon la lettre transmise à la presse.
La Grèce compte sur ce premier versement pour rembourser 3,4 milliards d'euros à la BCE le 20 août.
"Mon intention, pour éviter les critiques justifiées sur la pression de ce calendrier serré, est de soumettre aujourd'hui (mardi, ndlr) au Parlement un projet de loi à distribuer aux députés. Ainsi, les commissions parlementaires pourront se réunir mercredi, et le processus s'achèvera par la séance plénière, jeudi", expose M. Tsipras.
Après des mois de procrastination, notamment lorsque l'ancien ministre des Finances Yanis Varoufakis était toujours en poste, les négociations de la Grèce avec ses créanciers (UE, BCE, Mécanisme européen de stabilité, FMI) ont pris un tout autre rythme depuis la signature le 13 juillet à l'aube d'un accord au forceps en vue de l'élaboration d'un troisième plan d'aide, de 85 milliards d'euros.
Les parties ont fini par se mettre d'accord mardi à l'aube, même si l'accord doit encore être entériné au niveau politique, notamment par un probable Eurogroupe (réunion des ministres des Finances de la zone euro) en fin de semaine.
M. Tsipras lui-même, même s'il n'a signé qu'à regret le 13 juillet, applique depuis lors scrupuleusement les demandes des créanciers. C'est ainsi qu'il a fait passer deux premiers trains de mesures les 15 et 22 juillet, comme exigé.
A chaque fois, l'aile gauche de Syriza, dont Mme Konstantopoulou, a voté contre. Le vote de jeudi serait pour M. Tsipras l'occasion de compter une nouvelle fois ses troupes, avant peut-être de convoquer des élections législatives anticipées, comme beaucoup s'y attendent en Grèce.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.