Toutes ses voiles blanches dehors sous un ciel gris bleu, entourée d'une forêt de mâts de voiliers de plaisances et de vieux gréements, avec leurs traditionnelles voiles rouge cachou, L'Hermione, réplique de la frégate de La Fayette, est apparue lundi vers 13H00 à l'entrée du goulet de Brest.
Devant elle, contrastant par sa modernité, la "Latouche-Tréville", une frégate en acier, sortie deux siècles plus tard des arsenaux de la marine, ouvrait la mer, tandis que la "Recouvrance", symbole de Brest et réplique d'une goélette aviso de 1817, fermait élégamment la marche.
La frégate a alors tiré six coups de canons avant que ses gabiers ne commencent à monter dans les vergues en vue de ferler les voiles, quand le navire approchera du port. Des sonneurs de bagad, formation traditionnelle bretonne, accompagnaient en musique la manoeuvre, depuis le coquillier de 1948 Général Leclerc.
Le "phare du Petit Minou", qui marque l'entrée de la rade de Brest, a été passé vers 13H15 par cette magnifique armada.
Dès le milieu de matinée, les premiers "fans", à bord de vieux gréements, sont allés à la rencontre du navire. Et à la mi-journée, des dizaines, étaient sur les jetées proches du quai Malbert où elle doit accoster, à une encâblure du château de Brest.
L'Hermione restera jusqu'au 17 août dans le port finistérien : un "village à terre" dédié proposera aux visiteurs une exposition sur le navire, mais aussi des démonstrations et initiations nautiques, des débats et des rencontres avec les membres de l'équipage, pour entendre le récit de leur odyssée
- Symbole de l'amitié franco-américaine -
Copie conforme du trois-mâts à bord duquel le marquis de La Fayette était allé en 1780 apporter le soutien de la France aux insurgés américains contre l'Angleterre, L'Hermione avait quitté l'île d'Aix le 18 avril dernier, en présence du président François Hollande.
Même le président américain Barack Obama y était allé de son message, souhaitant "bon vent" à l'équipage.
Ainsi adoubé comme symbole de l'amitié franco-américaine, le navire, dont la construction a duré 17 ans, a pris la mer. Destination les côtes de l'Est américain et notamment New-York où, naviguant au pied de la statue de la Liberté, il a été l'invité d'honneur de la parade nautique organisée à l'occasion de la fête nationale américaine, célébrant l'indépendance du pays le 4 juillet 1776.
Et pendant les trois jours de festivités, des milliers de personnes ont pu fouler le pont de bois, parcourir les coursives et visiter le bateau de plus de 65 m de long amarré au pied des gratte-ciel, au sud de Manhattan.
Au total, le périple transatlantique aura été marqué par 18 escales, la dernière à Saint-Pierre-et-Miquelon, avant un retour un peu mouvementé. Au départ de l'archipel français, une dépression, d'abord annoncée comme ouragan, a en effet donné des sueurs froides à l'équipage.
- "Branle-bas le combat" -
Sur le pont, c'est le "branle-bas de combat", raconte le journal de bord en ligne : tout le monde se prépare à affronter un coup de tabac digne de ceux vécus par les gabiers du XVIIIe siècle. Finalement, l'ouragan retombe en tempête et gros coup de vent. La houle atteint tout de même 7 mètres au plus fort, et le navire bat ses records de vitesse, atteignant 13,3 noeuds (24,6 km/h) pour un bateau de plus de 1.200 tonnes.
A son arrivée à Brest, il compte quelque 80 personnes à bord, dont plus de 60 volontaires, selon les organisateurs de l'étape brestoise.
Au terme de cette étape, le trois-mâts prendra la direction de Bordeaux, où il s'était déjà amarré avant son départ pour l'Amérique, en octobre 2014, quand environ 13.000 personnes s'étaient pressées pour visiter le bâtiment.
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