Le premier adjoint à la mairie de Paris, Bruno Julliard (PS), refuse d'envisager une annulation de "Tel Aviv sur Seine" car "de fait, ce serait donner raison aux plus radicaux", a-t-il déclaré à RMC.
La conseillère de Paris Danielle Simonnet (Parti de Gauche), qui a dénoncé ce week-end "l'indécence" de la journée "Tel Aviv sur Seine" organisée le 13 août dans le cadre de l'opération Paris Plages, a déclaré craindre "que ça se passe très mal".
"Tel Aviv, c?est pas Copacabana. Tel Aviv, c'est la capitale d'Israël", a dit lundi Mme Simonnet sur France Inter, affirmant que "cette opération, pour le gouvernement israélien, est une belle opération de +com+ que la ville (de Paris) lui sert sur un plateau".
"Je crains beaucoup que ça se passe très mal et puis je pense que c'est un très mauvais message qui est envoyé", a-t-elle dit.
Un avertissement moyennement apprécié par Bruno Julliard. "Mme Simonnet, () elle se réveille ce matin en disant attention, il va y avoir des débordements jeudi, la sécurité ne sera pas assurée, alors que ça fait tout de même 3 jours que, tant sur les réseaux sociaux que dans les médias, elle attise une partie de la contestation la plus radicale contre cette manifestation", a-t-il déploré.
"Elle fait partie de celles, si ce n'est la seule personnalité politique, qui de manière systématique a été très radicale contre l'invitation de Tel Aviv", a-t-il ajouté.
- Ne pas 'donner raison aux plus radicaux'-
Mme Simonnet a demandé à la ville de Paris, soit d'"annuler", soit "de réorganiser la manifestation". Dans un communiqué, les élus et militants parisiens du Front de gauche et du PCF ont réclamé l'annulation de le journée "Tel Aviv sur Seine" "au profit d'une initiative de la ville qui contribue à une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens".
Bruno Julliard s'est refusé à envisager d'annuler l'événement. "Nous n'annulerons pas cette manifestation car ce serait donner raison aux plus radicaux", a-t-il maintenu. "Ceux qui prétendent défendre le peuple palestinien et qui en même temps voudraient nous empêcher de discuter avec une ville israélienne qui, dans ses valeurs (), défend la paix et la tolérance, c'est une erreur de leur part", a-t-il expliqué.
L'association CAPJPO-Europalestine (Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient) a appelé lundi à manifester "toute la journée" jeudi "si cet événement obscène n'est pas annulé", afin de "dénoncer sur les berges de Paris Plages cette scandaleuse propagande" de l'"Etat terroriste" d'Israël.
"Pas question de laisser un tel événement immoral se dérouler dans cet espace public!", a lancé l'association dans un communiqué, en assurant qu'"il ne s'agit pas de religion mais de défense du droit international, des droits de l'Homme et de dignité humaine".
"Peut-on, pendant que le régime d'occupation vole chaque jour davantage de terres aux Palestiniens, détruisant leurs maisons, leurs villages, leurs oliviers, et tout leur patrimoine culturel, laisser ces terroristes se pavaner ?", affirme notamment le texte.
Pour CAPJPO-Europalestine, Tel Aviv est "le symbole du racisme, de l'apartheid et de l'arbitraire, avec son aéroport Ben Gourion, véritable machine à humilier et refouler les voyageurs, parmi lesquels de nombreux Français, dont le seul tort est d?avoir un patronyme arabe ou d'être suspects de sympathie envers le peuple palestinien".
Se revendiquant "militante engagée contre toutes formes de racisme et d'antisémitisme, Mme Simonnet a également jugé "hallucinant () qu?à partir du moment où vous exprimez une critique sur le gouvernement de l?Etat d?Israël, tout de suite vous vous faites taxer d'antisémitisme".
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