Istanbul a été secouée lundi par deux attaques contre le consulat des Etats-Unis et un poste de police qui ont fait trois morts, alors que le pouvoir turc intensifie sa campagne contre les rebelles kurdes, pointés du doigt dans un attentat ayant tué quatre policiers dans le sud.
Un kamikaze présumé a fait exploser une voiture piégée devant un poste de police du quartier de Sultanbeyli sur la rive asiatique du Bosphore à Istanbul, capitale économique de la Turquie, peu après minuit. Dix personnes ont été blessées dont trois policiers, selon l'agence officielle Anatolie.
Des affrontements avec la police se sont poursuivis toute la nuit de dimanche à lundi, d'autres militants ouvrant le feu sur le poste de police.
A l'aube, deux militants dont l'appartenance politique n'était pas établie, ont été tués par la police, ont annoncé les médias.
Un policier a également été tué dans ces affrontements, a rapporté la chaine de télévision NTV, mais sa mort n'a pas été officiellement confirmée.
Dans le même temps, deux personnes armées, dont une femme, ont ouvert le feu tôt lundi matin sur le consulat, très protégé, des Etats-Unis, situé dans le quartier d'Istinye sur le Bosphore, ont rapporté les chaînes CNN-Turk et NTV. La femme, blessée, a été arrêtée peu après par la police, selon les médias turcs.
Les motifs de cette attaque n'étaient pas clairement établis, mais les deux attentats sont intervenus alors que la tension monte dans la rue turque avec l'intensification de la campagne du gouvernement contre la guérilla du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
- Près de 400 rebelles tués -
Dans ce contexte, quatre policiers ont été tués, lundi matin également, par un engin explosif placé sur le bas-côté d'une route du sud-est de la Turquie, une attaque attribuée aux rebelles kurdes, ont annoncé les médias locaux.
L'attentat a eu lieu dans le district de Silopi dans la province de Sirnak, frontalière de l'Irak et de la Syrie, a annoncé l'agence privée Dogan.
En outre, un soldat turc a été tué lorsque des militants kurdes ont attaqué au lance-roquette un hélicoptère militaire qui transportait du personnel dans le secteur de Beytussebap à Sirnak, selon Dogan. Les hélicoptères Cobra de l'armée ont riposé en bombardant la région.
Ankara a lancé le 24 juillet une "guerre contre le terrorisme" visant simultanément le PKK et les combattants du groupe EI en Syrie. Mais les dizaines de raids aériens qui ont suivi se sont concentrés sur la guérilla kurde, seuls trois d'entre eux ayant été jusqu'à présent officiellement signalés contre l'EI.
Dimanche, l'agence gouvernementale Anatolie a affirmé qu'environ 390 combattants du PKK ont été tués et 400 autres blessés en deux semaines de raids de l'aviation turque contre des bases rebelles situées dans le nord de l'Irak. Il n'était cependant pas possible de confirmer ces informations.
La guérilla kurde a de son côté rompu un cessez-le-feu unilatéral datant de 2013 et repris ses attaques contre les forces turques.
Ces violences interviennent alors que les Etats-Unis ont pour la première fois déployé dimanche des chasseurs F-16 et un contingent de 300 militaires sur la base d'Incirlik dans le sud de la Turquie pour lutter contre le groupe Etat islamique (EI).
C'est la première fois depuis le lancement de la coalition internationale qui bombarde ce groupe jihadiste en Irak et en Syrie, il y a un an, que les Etats-Unis pourront faire décoller des chasseurs depuis cette base stratégique, grâce à un accord signé avec la Turquie fin juillet.
Membre de l'Otan, la Turquie avait jusqu'à récemment refusé de participer activement aux opérations de la coalition contre l'EI, de peur de favoriser l'action des Kurdes de Syrie combattant sur le terrain les jihadistes à proximité de sa frontière.
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