Coups de canons, jets d'eau, village dédié Brest s'apprête à vivre une grande fête, lundi, pour célébrer le retour en France de L'Hermione, près de quatre mois après son départ des côtes françaises pour commémorer l'expédition de La Fayette outre Atlantique.
Dès le milieu de matinée, sous un ciel gris mais assez haut, les premiers "fans" montaient à bord de vieux gréements pour aller à la rencontre du navire, qui est attendue dans le port finistérien en début d'après-midi. La Recouvrance, réplique d'une goélette aviso de 1817, La "Bergère de Domrémy", à la godille faute de moteur pour ce sloop coquiller de 1936 et le "Notre-Dame de Rumengol", gabare de 1945, appareillaient sous les yeux des badauds peu avant onze heure.
L'Hermione doit franchir le goulet de Brest depuis la pointe Saint-Mathieu avec à ses côtés une frégate de la Marine nationale, La Touche-Tréville, mais aussi une escorte d'au moins 25 bateaux traditionnels du patrimoine maritime breton, sans compter les plaisanciers.
Tout le monde à quai rêve de la voir avec ses 2.200 mètres carrés de voilure gonflés par le vent, ce dont doutent les organisateurs de cette escale finistérienne, tant la man?uvre serait délicate.
Mais le spectacle sera tout de même au rendez-vous: les coups de canon, et des jets d'eau lancés depuis le remorqueur L'Abeille Bourbon salueront son arrivée en terre française, avant que L'Hermione n'accoste Quai Malbert, à une encablure du château de Brest.
L'Hermione restera jusqu'au 17 août dans le port finistérien: un "village à terre" dédié proposera aux visiteurs une exposition sur le navire mais aussi des démonstrations, initiations nautiques, des débats ou encore des rencontres avec les membres de l'équipage pour entendre le récit de leur odyssée
- symbole de l'amitié franco-américaine -
Copie conforme du trois-mâts à bord duquel le marquis de La Fayette était allé en 1780 apporter le soutien de la France aux insurgés américains contre l'Angleterre, L'Hermione avait quitté l'île d'Aix le 18 avril dernier, en présence du président François Hollande.
Même le président américain Barak Obama y était allé de son message, souhaitant "bon vent" à l'équipage.
Ainsi adoubé comme symbole de l'amitié franco-américaine, le navire, dont la construction a duré 17 ans, prenait enfin la mer. Destination les côtes de l'est-américain, et notamment New-York, où, naviguant au pied de la statue de la Liberté, il a été l'invité d'honneur de la parade nautique organisée à l'occasion de la fête nationale américaine, célébrant l'indépendance du pays le 4 juillet 1776.
Et pendant les trois jours de festivités, des milliers de personnes ont pu fouler le pont de bois, parcourir les coursives et visiter le bateau de plus de 65 m de long amarré au pied des gratte-ciel, au sud de Manhattan.
Au total, le périple transatlantique aura été marqué par 18 escales, la dernière à Saint-Pierre-et-Miquelon, avant un retour un peu mouvementé.
Au départ de l'archipel français, une dépression, d'abord annoncée comme ouragan, a donné des sueurs froides à l'équipage.
- 'Branle-bas le combat' -
Sur le pont, c'est le "branle-bas de combat", raconte le journal de bord en ligne: tout le monde se prépare à affronter un coup de tabac digne de ceux vécus par les gabiers du XVIIIe siècle. Finalement, l'ouragan retombe en tempête et gros coup de vent. La houle atteindra tout de même 7 mètres au plus fort, et le navire battra ses records de vitesse, atteignant 13,3 n?uds(24,6 km/h) pour ce bateau de plus de 1.200 tonnes.
Lorsqu'il arrivera à Brest, quelque 80 personnes seront à bord, dont plus de 60 volontaires, selon les organisateurs de l'étape brestoise.
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