Un premier réacteur sera remis en service mardi au Japon, deux ans après la fermeture de toutes les centrales nucléaires du pays à la suite de l'accident de Fukushima, a annoncé lundi la compagnie exploitante.
"Nous relancerons ce réacteur le 11 août et il devrait commencer à générer de l'électricité le 14", a expliqué Kyushu Electric Power dans un communiqué.
Le redémarrage de Sendai 1 est prévu à 10H30 locales (01H30 GMT) et le coeur devrait entrer en réaction en chaîne à compter de 23H00 (14H00 GMT), selon une porte-parole.
"Nous allons ensuite faire monter progressivement la puissance et prévoyons une exploitation normale à compter de début septembre", a ajouté la compagnie.
Le redémarrage se fera sous la supervision de l'autorité de régulation nucléaire, Kyushu Electric précisant "faire de la sûreté sa priorité et effectuer avec prudence les étapes du procédé de remise en service".
Le réacteur en question, initialement entré en exploitation en juillet 1984, avait été éteint le 10 mai 2011 pour son 21e cycle de maintenance régulière, respectant alors le calendrier habituel qui prévoit 3 à 4 mois d'arrêt de routine après 12 à 13 mois de fonctionnement.
Toutefois, il n'a pas pu être réactivé depuis en raison de la décision des autorités d'instaurer des normes de sûreté plus sévères à l'aune du désastre de Fukushima.
L'ampleur de cet accident dû au tsunami de mars 2011 dans le nord-est du pays a dépassé toutes les dispositions techniques de sûreté.
Alors qu'auparavant une telle catastrophe - avec rupture totale de l'alimentation des systèmes de refroidissement et fusion simultanée de plusieurs coeurs - était considérée comme impensable, aujourd'hui c'est une possibilité envisagée.
Le Japon, dont un peu plus d'un quart de l'électricité était d'origine nucléaire avant 2011, est ainsi totalement privé d'énergie atomique depuis le 15 septembre 2013.
Il compense avec des centrales thermiques tournant à pleine puissance ou remises spécialement en marche.
Même si l'électricité suffit, le gouvernement du conservateur Shinzo Abe soutient que les réacteurs nucléaires sont indispensables en raison du surcoût économique de l'achat des hydrocarbures nécessaires au fonctionnement des centrales thermiques. Il insiste aussi sur le fait que l'emploi extensif des centrales thermiques empêche le pays d'afficher d'ambitieux objectifs en matière de rejets de CO2 et autres gaz à effet de serre.
Les organisations écologistes sont elles hostiles à tout redémarrage pour des raisons de sûreté (risques sismiques et volcaniques selon elles sous-évalués) et d'impact environnemental.
Face à cela, la population est perplexe: selon une étude conduite samedi et dimanche par le quotidien Mainichi Shimbun auprès de 1.000 personnes, 57% sont contre la relance de Sendai et 30% la soutiennent.
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