Donald Trump, le tonitruant milliardaire américain en tête des prétendants républicains à la Maison Blanche, s'est efforcé dimanche de calmer le tollé provoqué par des propos jugés sexistes mais ne s'est pas excusé.
Faisant allusion à une journaliste de Fox News qui l'avait interrogé lors du premier débat des candidats républicains jeudi, Donald Trump avait lancé vendredi soir "qu'on pouvait voir du sang sortir de ses yeux, du sang sortir de son où que ce soit".
La phrase fait scandale, les médias et les adversaires politiques de M. Trump y voyant une allusion à la menstruation de la journaliste, qui expliquerait ses questions musclées.
Ces propos ont valu au candidat d'être désinvité ce week-end d'un important rassemblement politique des conservateurs républicains.
Ne faisant aucune excuse, Donald Trump a répété dimanche sur la chaîne de télévision CNN que la journaliste vedette Megyn Kelly de Fox News l'avait injustement malmené en lui posant des questions sur des remarques sexistes qu'il a faites par le passé. Il a affirmé n'avoir jamais fait allusion à ses règles.
"Elle s'est mise très en colère et ce que j'ai dit se référait à sa colère", a-t-il affirmé ajoutant: "Je n'ai rien dit d'incorrect".
"Seul un esprit perverti dirait que je faisais allusion à cela (sa menstruation, ndlr)", a insisté M. Trump, dans son interview téléphonique ajoutant: "je chéris les femmes. Je veux les aider".
Il a aussi accusé ses rivaux républicains et autres responsables du parti de le critiquer par leur souci "d'être politiquement correctes pour gagner des points (car) je suis en tête dans les sondages".
"Il n'y a aucune excuse, point", a répété dimanche sur Fox News, Carly Fiorina, ancien PDG de Hewlett-Packard et seule femme en lice dans la primaire républicaine.
Un autre prétendant, le sénateur Rand Paul, un conservateur libertaire issu du "Tea Party", a estimé dimanche à l'encontre de M. Trump "qu'on ne devrait pas récompenser la vulgarité".
"Le fait de pouvoir dire d'une personne qu'elle est stupide ou grosse va-t-il vraiment déterminer la décision sur qui va être notre candidat?", s'est-il demandé sur la chaîne Fox News.
Encore plus ferme, le sénateur républicain de Caroline du Sud, Lindsey Graham, un autre des 17 prétendants du parti à la Maison Blanche en 2016, a jugé que M. Trump a déjà plus que dépassé les bornes.
"C'est plus qu'assez avec M. Trump", a-t-il lancé samedi.
"En tant que parti nous ferions mieux de risquer de perdre l'élection présidentielle sans Donald Trump que d'essayer de la gagner avec lui", a déclaré le sénateur.
Mais d'autres prétendants, craignant les foudres des supporters du milliardaire, préfèrent éviter de le critiquer. Comme Mike Huckabee, l'ancien gouverneur de l'Arkansas, qui tout en défendant les qualités humaines et professionnelles de la journaliste de Fox News qu'il connait personnellement, n'a pas pour autant jeté l'anathème sur M. Trump.
Depuis son entrée en lice, Donald Trump bouscule la primaire du parti républicain à coup de déclarations choc et souvent insultantes pour ses rivaux.
Ce style anti-establishment lui vaut de se situer en tête des sondages nationaux parmi les républicains avec 24% des intentions de vote loin devant les candidats traditionnels dont notamment Jeb Bush (13%) et ce avant cette dernière controverse.
Le débat de jeudi entre les dix principaux candidats à la primaire républicaine organisé par Fox News a battu des records d'audience avec 24 millions de téléspectateurs, grâce notamment à la présence du milliardaire, qui occupait le centre de la scène et a dominé le temps de parole.
Il avait aussi jeté un froid chez les républicains dès le début du débat en n'excluant pas de se présenter en candidat indépendant si le parti ne le désignait pas comme leur candidat, provoquant les huées d'une partie du public.
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