Huit militants libertaires, dont Julien Coupat, ont été renvoyés en correctionnelle dans l'affaire du groupe Tarnac sur des sabotages de lignes TGV en 2008, a appris samedi l'AFP de sources concordantes.
Parmi les prévenus, Julien Coupat, leader présumé du groupe, sa compagne Yildune Lévy et deux autres personnes sont renvoyés en procès pour "association de malfaiteurs".
Dans son ordonnance rendue vendredi, Jeanne Duyé, la juge d'instruction antiterroriste en charge du dossier, n'a pas suivi les réquisitions du parquet qui demandait que la circonstance aggravante d'"entreprise terroriste" soit retenue à l'encontre de trois militants, dont Julien Coupat et Yildune Lévy.
"La qualification +terroriste+ a été abandonnée pour l'ensemble des infractions", a confirmé une source judiciaire à l'AFP.
Le parquet a cinq jours après la signature de l'ordonnance pour faire appel devant la chambre d'instruction.
"Après près de sept années d'instruction complètement à charge, nous avons enfin une décision de justice courageuse. C'est un désaveu total pour le parquet", ont réagi Marie Dosé et William Bourdon, avocats des prévenus.
"Depuis le début, nos clients ont été considérés et traités comme des terroristes. On se rend compte enfin que ce qualificatif ne tient pas", ont-ils ajouté.
Cette affaire a suscité une vive polémique, le gouvernement et la ministre de l'Intérieur de l'époque, Michèle Alliot-Marie, ayant été accusés de l'instrumentaliser en insistant sur son caractère terroriste.
Le "groupe de Tarnac", présenté comme proche de l'ultra-gauche, est soupçonné d'être à l'origine de sabotages de lignes SNCF sur des caténaires dans l'Oise, l'Yonne et la Seine-et-Marne.
Julien Coupat, 40 ans, et son épouse Yildune Levy, 31 ans, ont reconnu leur présence à Dhuisy (Seine-et-Marne) aux abords de la voie ferrée où passe le TGV Est, mais ont toujours nié avoir participé à la pose d'un fer à béton, retrouvé plus tard sur la caténaire.
Tordu en forme de crochet, il avait causé d'importants dégâts matériels au premier TGV du matin, et fortement perturbé le trafic. Pour les agents SNCF interrogés par les enquêteurs, cet acte pouvait entraîner des dégâts matériels, sans menacer la sécurité des voyageurs.
Quatre autres personnes sont renvoyées devant le tribunal correctionnel pour avoir refusé de donner leur ADN et, pour deux d'entre elles, pour "falsification de documents administratifs".
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