Souriante et émue, Isabelle Prime, la dernière otage française, qui était retenue depuis le 24 février au Yémen, a retrouvé sa famille vendredi soir sur la base militaire de Villacoublay, près de Paris, en présence du président de la République et de Laurent Fabius.
Vêtue d'un pantalon de sport gris, gilet blanc sur t-shirt bleu, portant casquette et lunettes de soleil, la jeune femme de 30 ans s'est d'abord entretenue quelques instants avec le président de la République, avant de prendre dans ses bras sa mère, son père, puis sa tante et sa meilleure amie.
Sous un soleil couchant et une chaleur déclinante, Isabelle Prime s'est ensuite dirigée vers des membres de la cellule de crise du Quai d'Orsay, qu'elle a salués et avec lesquels elle a échangé quelques mots. Elle s'est ensuite dirigée avec le chef de l'Etat et ses proches vers le pavillon d'honneur.
L'ex-otage a été notamment libérée grâce à la médiation du sultanat d'Oman, qui a mené des recherches en coordination avec des parties yéménites, avait annoncé dans la journée l'agence officielle omanaise.
La dernière libération d'un otage français remonte à celle de Serge Lazarevic en décembre 2014, alors que le quinquagénaire franco-serbe était détenu depuis trois ans par le groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le nord du Mali. Il était alors présenté comme le dernier otage français.
Isabelle Prime, arrivée en 2013 au Yémen, travaillait pour la société Ayala Consulting, dont le siège social se trouve en Floride (Etats-Unis), spécialisée dans la conception de programmes de protection sociale.
- 'Dans le plus grand secret' -
Francisco Ayala, président de la société, a précisé jeudi soir à l'AFP qu'il avait appris la libération de son employée via un coup de téléphone du ministère français des Affaires étrangères. "Toute l'affaire a été menée dans le plus grand secret", a-t-il confié. "Le gouvernement français ne nous a rien dit ni à moi, ou ni même à son père" sur les efforts visant à obtenir sa libération.
Son interprète yéménite Chérine Makkaoui et elle-même avaient été enlevées le 24 février à Sanaa par des hommes déguisés en policiers alors qu'elles se rendaient en voiture à leur travail. Chérine Makkaoui avait été libérée en mars à Aden (sud du Yémen).
Une vidéo de la Française avait été mise en ligne sur YouTube début juin. Dans ce document de 21 secondes, la jeune femme, vêtue de noir et assise à même le sol, s'adressait aux présidents français François Hollande et yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi pour leur demander d'agir en vue de sa libération. Aucune information n'a filtré depuis sur l'identité des ravisseurs.
Les prises d'otages sont fréquentes au Yémen, mais presque tous sont libérés sains et saufs, la plupart du temps en échange de rançons. Cette fois, la détention de la Française s'est déroulée avec en toile de fond un conflit meurtrier qui a plongé le Yémen dans le chaos.
Les rebelles Houthis, issus de la minorité chiite zaïdite et aidés par les unités de l'armée restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, ont lancé l'an dernier une offensive qui leur a permis de prendre le contrôle de la capitale Sanaa et de vastes secteurs du pays.
L'Arabie saoudite a pris le 26 mars la tête d'une coalition arabe qui mène depuis une campagne aérienne en soutien au président Hadi, exilé en Arabie saoudite, face aux rebelles, appuyés par l'Iran. Le conflit a fait près de 4.000 morts et contraint quelque 100.000 personnes à quitter le pays, selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).
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