Les forces françaises ont lancé vendredi, malgré le mauvais temps, des recherches au large de la Réunion dans l'espoir de retrouver d'éventuels débris du Boeing de la Malaysia Airlines et faire avancer l'enquête sur la disparition du vol MH370.
La pluie et le temps couvert vendredi matin sur le nord et l'est de l'île ont retardé de quelques heures le début des opérations annoncées la veille par les autorités françaises.
Un Casa, petit avion de transport militaire doté d'une grande autonomie en vol, a finalement décollé en milieu de journée de la base militaire aérienne de Sainte-Marie (nord de La Réunion) pour entamer des recherches sur une zone de 5.300 km2 à l'est de l'île, selon le capitaine de vaisseau Jacques Luthaud, de Forces armées de la zone sud de l'Océan indien (FAZSOI).
Une vedette de gendarmerie a également patrouillé en mer avant de rentrer, "les conditions météo ne se prêtant pas à ce type de repérage", a précisé le préfet de l'île Dominique Sorain lors d'une conférence de presse.
Ces opérations sont menées sur l'ordre jeudi soir gouvernement français, après l'identification quasi-certaine d'un fragment d'aile -appelé flaperon- appartenant au Boeing 777 du vol MH370 de la Malaysia Airlines, disparu le 8 mars 2014 avec 239 personnes à bord.
Outre le Casa et 10 observateurs à son bord, un hélicoptère Panther de la Marine (d'un rayon d'action de 100 nautiques) et deux autres de gendarmerie (12 à 24 nautiques), trois vedettes ainsi que des effectifs de police et gendarmerie à terre vont servir "à détecter la présence éventuelle de débris flottants ou qui pourraient s'échouer sur les plages", a précisé le préfet.
"Ce programme va se développer () pendant une semaine de façon à ce qu'on puisse à cette échéance tirer les premières conclusions des patrouilles qui seront réalisées", a-t-il ajouté.
Le préfet n'a toutefois pas fait mystère de l'ampleur de la tâche: "personne n'aurait pu imaginer il y a quelques jours qu'un débris puisse arriver sur les côtes de la Réunion. La possibilité était infinitésimale", a-t-il souligné.
- Recherches mauriciennes -
Ces recherches seront menées "sur la zone littorale ainsi que sur la zone à l'est de la Réunion, en fonction des analyses des courants marins, () jusqu'aux limites qui coïncident avec la zone que la République de Maurice a en charge", selon le préfet.
Les autorités de l'île voisine de Maurice mènent depuis lundi des recherches, à la demande de Kuala Lumpur, des patrouilles aériennes et en mer.
A terre, la commune de Saint-André, où a été retrouvé le fragment d'aile et des morceaux de valise le 29 juillet, a de son côté annoncé que des "équipes communales et associatives" allaient procéder à "une fouille minutieuse" de son littoral.
Ces recherches doivent permettre d'apporter de nouveaux éléments à l'enquête, relancée par l'identification du flaperon.
Pour de nombreux experts aéronautiques, si ce flaperon a permis de confirmer que le vol MH370 s'est abîmé en mer, il est peu probable que les expertises toujours en cours sur cette pièce -ou sur les morceaux d'une valise retrouvée au même endroit- permettent d'expliquer les causes de l'accident, ni pourquoi l'avion a bifurqué de son plan de vol.
familles Il faut donc d'autres pièces et, dans l'idéal, les enregistreurs de vol, les fameuses boîtes noires.
Ces recherches visent également à apaiser les familles qui ne cachent pas leur défiance vis-à-vis des autorités malaisiennes ou australiennes.
"Ce n'est pas un débris, mais des centaines de débris qu'on doit retrouver. Un seul débris au bout de seize mois, c'est extrêmement louche. J'espère qu'on va retrouver d'autres débris", a déclaré jeudi Ghyslain Wattrelos, père et époux de trois des quatre victimes françaises.
Des proches des 153 disparus chinois ont également demandé vendredi à la compagnie Malaysia Airlines de financer leur déplacement à La Réunion.
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