Plus de 360 rescapés sont arrivés jeudi à Palerme, en Sicile, (sud de l'Italie) alors que les recherches se poursuivaient au large de la Libye pour tenter de retrouver d'autres survivants ou des corps après le naufrage dans lequel 200 migrants ont disparu mercredi.
Les recherches sur les lieux de la tragédie se sont déroulées pendant toute la nuit et se poursuivront pendant la journée, a précisé à l'AFP jeudi matin un porte-parole des gardes-côtes.
Parallèlement, de nouvelles opérations de secours ont eu lieu jeudi matin. Sur Twitter, les gardes-côtes italiens ont ainsi annoncé avoir secouru 381 migrants à 30 milles des côtes libyennes, la marine italienne 101 autres dont le canot était en train de couler, et Médecins sans frontières (MSF) 86 autres, dont 11 femmes et un enfant.
Le navire militaire irlandais "Niamh" a récupéré la quasi-totalité des survivants du naufrage de mercredi, ainsi que les 25 corps repêchés après le drame. Le navire irlandais est entré peu avant 14H00 GMT dans le port de Palerme, selon une journaliste de l'AFP.
Des dizaines de migrants, essentiellement des hommes, étaient debout sur le pont du bateau, à observer les man?uvres des hommes d'équipages tous vêtus de combinaisons blanches de protection. Leurs nationalité n'a pas été précisée.
Sur un quai excentré du port, des petites tentes avaient été montées pour la Croix Rouge à l'ombre d'une immense grue, avec des réserves d'eau fraiche et de couches, en vue du premier accueil et du contrôle sanitaire.
"Les survivants seront transférés en bus ce soir dans des centres en Campanie, en Vénétie, en Emilie-Romagne et en Lombardie. Les parents et proches des victimes seront hébergés par la Caritas. Quant aux corps, ils resteront à Palerme", a expliqué à l'AFP Francesca Canizzo, préfète de Palerme.
Six autres rescapés ayant besoin de soins médicaux urgents avaient été transportés mercredi soir par hélicoptère à Lampedusa, l'île italienne la plus proche des côtes africaines.
Les migrants avaient appelé à l'aide mercredi vers 07H00 GMT: leur bateau de pêche parti de Libye avec entre 600 et 700 personnes à bord prenait l'eau, la salle des machines était inondée et l'embarcation était bloquée, à 15 milles au nord de la ville libyenne de Zouara.
Mobilisé par les gardes-côtes italiens, le "Niamh", mis à la disposition des autorités italiennes pour les opérations de secours depuis le 10 juillet, est arrivé vers 10H50 GMT et a mis à l'eau deux canots pour s'approcher du bateau surchargé, qui s'est alors retourné, probablement sous l'effet d'un mouvement de foule.
- 'une vision horrible' -
Arrivée sur les lieux environ une demi-heure plus tard, alors que le bateau avait déjà complètement coulé, l'équipe du "Dignity 1" de MSF a évoqué "une vision horrible".
"Des gens s'agrippaient désespérément à des gilets de sauvetages, à des bateaux, à tout ce qu'ils pouvaient trouver pour lutter pour leur vie, au milieu de personnes en train de couler et de ceux qui étaient déjà morts", a raconté Juan Matias, coordinateur de projet sur le "Dignity 1", selon un communiqué.
Une vaste opération de secours, impliquant sept navires et des hélicoptères qui ont largué des gilets et des radeaux gonflables pour permettre aux survivants de s'accrocher en attendant d'être tirés de l'eau a permis de secourir plus de 370 personnes, alors que la plupart des migrants ne savent pas nager.
Malgré un important renforcement de l'opération Triton de l'agence européenne de protection des frontières Frontex, dont les moyens et les compétences sont désormais similaires à ceux de l'ancienne opération italienne Mare Nostrum, les conditions dans lesquelles les migrants tentent de traverser la Méditerranée rendent chaque voyage périlleux.
D'autant que le déblocage des moyens financiers ne suffit pas, a rappelé Gil Arias, N.2 de Frontex: "Nous avons l'argent nécessaire mais nous n'obtenons pas (des états membres) les navires, les avions et les gardes-frontières dans lesquels investir l'argent", a-t-il dit au quotidien espagnol El Mundo.
A Bruxelles, la Commission européenne a appelé les dirigeants européens à passer à l'action. "Ce dont nous avons besoin maintenant, c'est du courage collectif de passer des déclarations aux actions concrètes, sinon les mots sonneront dans le vide", a averti l'exécutif bruxellois dans une déclaration commune.
Le Premier ministre français Manuel Valls s'est dit sur Twitter "déterminé à trouver des solutions collectives pour relever cet immense défi".
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