C'est une situation inédite. Dès ce jeudi 6 août à 7h30, le service d'urgences de l'hôpital de Valognes fermera ses portes, jusqu'à nouvel ordre. Le SMUR de Valognes, déjà fermé en semaine depuis fin juin, ne sera pas actif ce week-end non plus.
Pas assez d'intérimaires
La direction du Centre Hospitalier du Cotentin (CHPC) a pris cette décision, en concertation avec l'Agence Régionale de Santé (ARS), car il n'y a pas assez de médecins urgentistes pour assurer une permanence sur le site de Valognes et celui de Cherbourg. Déjà en sous-effectif, avec seulement 15 médecins titulaires contre les 24 qu'il faudrait, l'hôpital peine cette fois à recruter des médecins intérimaires.
"Les alternatives ont été testées : une rémunération plus attractive pour les intérimaires, un appel aux autres hôpitaux de la région pour nous venir en aide... Mais tous ont des effectifs réduits de médecins, et il est difficile de trouver des intérimaires prêts à venir jusque dans le Cotentin", note Bénédicte Gastebois, directrice par intérim du CHPC :
Bénédicte Gastebois
Un point la semaine prochaine
"Actuellement nous avons besoin de sept urgentistes en journée et quatre en soirée. Mais il y a eu quatre départs à la retraite, un arrêt maladie, un congé maternité, et les vacances... Pour que les patients soient correctement pris en charge, nous devons fermer l'un des sites, pour éviter de déshabiller Cherbourg pour rhabiller Valognes" indique Fabienne Blotin, chef du service des urgences.
Une quarantaine de patients se présentent chaque jour aux urgences de Valognes. Dès demain, ils devront rejoindre directement le site de Cherbourg, ou téléphoner au 15 en cas d'urgence absolue. Un nouveau point sera effectué la semaine pour envisager la réouverture des urgences.
80 postes manquants en Basse-Normandie
Selon Force Ouvrière, il manque 80 postes de médecins urgentistes sur la Basse-Normandie, comme dans beaucoup de régions françaises. "Cette problématique médicale nationale ne pourra se résoudre que par l'intervention du Ministère de la Santé. (...) Nous sommes toujours en attente de prise de décision concernant la répartition des ressources médicales sur le territoire."
Le syndicat autonome FAFPH rappelle quant à lui qu'une partie de l'équipe des urgences est en grève depuis plus d'un mois pour justement dénoncer la fermeture partielle du SMUR depuis le début de l'été. "Nous avons informé la direction à de multiples reprises qu'il était prévisible que la situation se dégrade." Le syndicat redoute que cette fermeture temporaire des urgences ne serve qu'à "préparer la population du Nord-Cotentin à une fermeture définitive des urgences de Valognes".
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