Sa famille, ses proches et collègues ont rendu lundi un dernier et émouvant hommage au photoreporter mexicain Ruben Espinosa, abattu par balles avec quatre femmes, lors de ses obsèques dans un cimetière de Mexico.
Environ 70 personnes étaient présentes, parmi lesquelles ses parents, ses soeurs, sa petite amie et même son chien, Cosmos.
Le cercueil du photographe a été déposé en terre au milieu de cris d'émotions suivis d'applaudissements des personnes présentes, partagées entre émotion et colère.
Des photographes ont brandi leur boîtier en signe de résistance, puis les ont déposés au milieu des fleurs blanches qui recouvraient la tombe.
"Tu étais nos yeux. Maintenant nous serons ta voix qui ne cessera d'exiger la justice" pouvait-on lire sur une pancarte.
Ruben Espinosa, 31 ans, qui travaillait notamment pour la revue Proceso et le journal AVC Noticias de Veracruz, était venu se réfugier à Mexico, il y a deux mois, après avoir reçu des menaces.
Ce photographe, ainsi que quatre femmes, dont une militante des droits de l'Homme, Nadia Vera, ont été retrouvés vendredi dans un appartement de la capitale, tués d'une balle dans la tête, les mains liées et leurs corps présentant des signes de tortures.
L'identité des autres femmes n'a pas été communiquée. L'une d'entre elles était une employée de maison.
- Violence sexuelles -
"C'est lamentable qu'un journaliste soit assassiné à Mexico, là où il était précisément venu trouver refuge pour assurer sa sécurité physique" a déclaré Gustavo Mohme, président de la Société Interamericaine de Presse, qui a qualifié de "fragile et inefficace" le système de protection des journalistes.
Le photographe avait été agressé à plusieurs reprises, notamment en 2013 lorsqu'il avait été frappé par la police lors d'une manifestation à Veracruz. Il avait par ailleurs subi plusieurs intimidations.
C'était "un jeune dynamique, très joyeux, qui avait énormément envie de travailler", a rappelé Pedro Baltierra, le directeur de l'agence photographique Cuartoscuro, lors d'un entretien à la radio.
Sa mort a suscité une vive émotion, notamment dans le milieu journalistique, et provoqué des manifestations dans plusieurs ville du pays dimanche.
Un haut-commissaire de l'ONU pour les droits humains a exprimé lundi sa "condamnation ferme" et indiqué que les victimes avaient également subi des "violences sexuelles".
Pour Emmanuel Colombié, responsable de Reporter sans frontières pour les Amériques, ce drame "illustre l'escalade de la violence dans le pays".
- Enquête mal engagée -
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