La Bourse d'Athènes a, comme attendu, accusé le coup des turbulences économiques et financières du pays, en dégringolant au jour de sa réouverture après cinq semaines d'interruption des échanges, dans le contexte sensible de négociations d'un troisième plan de renflouement de la Grèce.
L'indice ATHEX de la place financière athénienne a plongé de 22,82% dès les premières minutes de la séance (07h30 GMT), à 615,72 points, avant de récupérer lentement et d'afficher -16,94% à la mi-journée (11h30 GMT).
Les valeurs bancaires étaient particulièrement pénalisées avec des pertes d'environ 30%, traduisant la grande vulnérabilité du secteur après des retraits de plus de 40 milliards d'euros depuis décembre dernier.
Les acteurs du marché prévoyaient une remise en route pénible après une interruption des opérations depuis le 26 juin sur fond d'impasse dans les négociations entre la Grèce et ses créanciers, UE et FMI, sur la reprise du financement du pays.
Depuis l'accord au forceps, lors du sommet européen du 13 juillet entre Athènes et les institutions créancières, les négociations ont repris "et nous allons dans la bonne direction", a estimé lundi le Commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici dans le quotidien grec Ethnos.
"Nous n'attendions rien de différent aujourd'hui", selon l'analyste Manos Hatzidakis de Beta Securities, interrogé sur la radio Skai.
Le président de la Commission des marchés, Konstantinos Botopoulos, a appelé à "attendre la fin de la semaine pour voir avec plus de sérénité comment sera appréhendée cette réouverture".
"C'est comme pour un malade (), l'idée, c'est de débrancher l'assistance respiratoire pour que la Bourse et le marché grec puissent recommencer à respirer seuls", a-t-il estimé.
- Bourse à deux vitesses -
Les opérations boursières ont repris avec des limitations pour les investisseurs locaux. Ces derniers ne peuvent pas financer l'achat de titres avec l'argent de leurs comptes bancaires en Grèce, restant ainsi soumis au contrôle des capitaux en vigueur dans ce pays. Ils peuvent en revanche se servir de comptes à l'étranger ou effectuer des transactions en liquide. Une interdiction des ventes à découvert pour limiter la spéculation à la baisse est également en vigueur lundi.
Les investisseurs étrangers -qui détiennent environ 60% de la capitalisation boursière sur le marché grec- ne sont pas concernés par ces restrictions.
La Bourse avait terminé en hausse lors de la dernière séance le 26 juin, à 797,52 points. Le soir même, le Premier ministre de gauche radicale Alexis Tsipras avait procédé à l'annonce surprise d'un référendum sur les nouvelles mesures d'austérité proposées à son pays.
Devant le risque de panique bancaire prolongée et d'un effondrement des banques, le gouvernement avait décrété le 29 juin un contrôle des capitaux et la fermeture à la fois des banques, qui ont finalement rouvert le 20 juillet, et de la Bourse.
Le "non" au plan des créanciers l'avait emporté lors du référendum le 5 juillet.
La Grèce et ses créanciers ont néanmoins conclu le 13 juillet un accord de principe sur un troisième plan d'aide au pays dont les modalités sont en train d'être discutées par le gouvernement grec et les représentants des créanciers (UE, FMI, MES, BCE), à Athènes depuis une semaine.
- Négociations encourageantes -
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