A La Réunion, la chasse au trésor pour mettre la main sur des restes du MH370 est lancée, mais quatre jours après la découverte d'un fragment d'aile susceptible de provenir du Boeing de la Malaysia Airlines disparu, aucune pièce d'intérêt n'a été charriée par la mer.
Près de seize mois après la sortie des radars du Boeing 777 avec 239 personnes à bord, la confusion règne sur les plages de l'île française où promeneurs et joggeurs traquent le moindre objet pouvant provenir de l'avion.
De nouveaux "débris métalliques" ont ainsi été découverts dimanche matin par des badauds, puis remis aux forces de l'ordre locales pour être confiés aux enquêteurs.
Mais aucun n'a été placé sous scellés dans le cadre de l'enquête en cours sur le vol MH370: les promeneurs n'ont récolté jusqu'ici que de la vulgaire ferraille.
Le directeur de l'aviation civile malaisienne a mis un terme aux rumeurs de nouvelle découverte. "La pièce trouvée dans la matinée provient d'une simple échelle et non d'une porte" d'avion, a déclaré à l'AFP Azharuddin Abdul Rahman, arrivé à Paris pour faire le point sur l'enquête avec les autorités françaises.
"Il y a une sorte d'esprit +chasse au trésor+ qui est en train de s'installer et on nous appelle pour tout et parfois n'importe quoi", a-t-on expliqué de source proche de l'enquête.
"Les gens sont plus vigilants. Le moindre objet métallique qu'ils vont trouver sur la plage, ils vont penser qu'il appartient au vol MH370, mais des objets il y en a tout le long de la côte, la mer en rejette continuellement", a affirmé Jean-Yves Sambimanan, directeur de la communication de la commune de Saint-André.
Et sur l'île, "tout le monde se pose la question" de savoir pourquoi les autorités ne ratissent pas systématiquement la côte, selon lui. Des hélicoptères de la gendarmerie ont bien survolé le littoral le jour de la découverte d'un flaperon de Boeing 777 sur une plage de galets à Saint-André, mais depuis plus rien.
- "Clore ce chapitre" -
Habituées aux fausses alertes depuis le début des investigations, les familles oscillent entre optimisme et circonspection.
"Il y a tellement d'éléments maintenant qui indiquent que c'est le MH370", a réagi Nur Laila Ngah, dont le mari était chef de cabine à bord du vol MH370. "Mais c'est toujours douloureux, c'est douloureux depuis si longtemps. Nous avons besoin de tous les indices possibles et de clore ce chapitre pour continuer nos vies".
Pour tenter de retrouver d'éventuels débris de l'avion portés par les courants à des milliers de kilomètres de son lieu de disparition, le département de l'aviation civile malaisienne a annoncé avoir contacté ses homologues dans l'ouest de l'océan Indien afin de les sensibiliser à de possibles découvertes.
Une réunion à huis clos est prévue lundi à Paris entre quatre responsables malaisiens et un des magistrats français chargés de l'enquête, un membre du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) et des gendarmes pour faire le point sur l'enquête.
- Pas de miracle -
Le fragment d'aile retrouvé à Saint-André et acheminé samedi dans un laboratoire près de Toulouse (sud-ouest) va être expertisé à partir de mercredi.
Mais ce simple morceau de carlingue risque de ne pas suffire à résoudre l'énigme. "Il ne faut pas attendre des miracles de cette analyse", selon l'ancien directeur du BEA, Jean-Paul Troadec.
Selon lui, il faudra s'attacher à quelques éléments, notamment "le numéro de série de la pièce, s'il figure dessus", "les coquillages présents sur le fragment", et se demander "comment cette pièce s'est détachée de l'avion": au moment de l'impact ou bien en vol ?
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