Au Zimbabwe, la chasse aux chasseurs illégaux est officiellement ouverte: après le scandale du lion Cecil abattu hors de sa réserve protégée, un nouvel Américain a été mis en cause et les traqueurs de lion, léopard et autre éléphant ont été sommés de plier bagage aux abords du grand parc de Hwange.
Une semaine après le tollé provoqué par la mort du célèbre spécimen, qui se serait aventuré fortuitement sur une propriété de chasse selon ceux qui l'ont tué, le Zimbabwe a ordonné une "vaste enquête () pour réprimer et mettre fin à toute activité de chasse illégale".
Cette industrie est "importante" selon les autorités, même si elle ne touche qu'une petite clientèle fortunée dont beaucoup d'Américains, auprès de laquelle les safaris de grande chasse ont été popularisés au milieu du XXe siècle par des amateurs aussi illustres que le président Theodore Roosevelt ou son compatriote écrivain Ernest Hemingway.
L'arrestation de Headman Sibanda, un Zimbabwéen propriétaire de l'agence Nyala Safaris, a été annoncée samedi. "Il a depuis été établi que son client est aussi un Américain venu au Zimbabwe en avril", a indiqué le gouvernement.
"M. Sibanda aide la police dans ses investigations", a-t-il précisé, divulguant le nom du chasseur américain suspecté d'infraction, Jan Cismar Sieski, originaire de Pennsylvanie, dans l'est des États-Unis.
"Le dossier Headman Sibanda est lié à un lion qui a été tué par cet autre Américain", a précisé à l'AFP Caroline Washaya-Moyo, porte-parole de l'autorité des parcs nationaux, Zimparks.
En 48 heures, le Zimbabwe a successivement annoncé un durcissement de la réglementation puis ordonné "à ceux qui se trouvent actuellement sur le terrain de stopper leurs activités de chasse et de lever le camp".
Conscient des implications économiques immédiates pour les professionnels du secteur en pleine saison --l'hiver austral est sec et les animaux plus faciles à repérer parmi la végétation moins dense--, le gouvernement a programmé une réunion de crise mardi.
- Appel aux dons -
Un appel aux dons, assorti d'un numéro de compte bancaire, a également été lancé pour alimenter un fonds qui servira à aider les parcs nationaux dans cette grande enquête.
Désormais, la chasse aux lions, léopards et éléphants ne pourra avoir lieu "qu'avec l'autorisation écrite du directeur général" et "en présence de personnel du parc, les frais incombant au propriétaire de la réserve de chasse", selon la nouvelle réglementation valable près de Hwange. La réserve reçoit environ 50.000 visiteurs annuels, dont la moitié d'étrangers.
La chasse à l'arc sera aussi soumise aux mêmes restrictions, et les autorités ont rappelé que le transfert de permis ou quota de chasse d'une propriété à une autre était assimilable à du braconnage.
C'est aux États-Unis que les réactions à la mort de Cecil, le lion à crinière noire, sont parmi les plus virulentes, les adversaires de la chasse disposant de puissant relais à Hollywood face à un lobby pro-chasse aux solides implantations politiques.
Samedi, un portrait géant du félin a été projeté sur la façade de l'Empire State Building à New York tandis que les réseaux sociaux s'enflammaient pour un renseignement erroné reçu par une ONG, annonçant sur Facebook qu'un autre grand lion mâle de Hwange, Jericho, aurait été abattu.
Le lion a été rapidement ressuscité dans des tweets et le chercheur britannique Brent Stapelkamp qui le suit a pu le photographier au petit matin, sain et repu.
Jericho n'était en rien le frère de Cecil, lui aussi suivi par l'université d'Oxford.
Le chasseur américain qui l'a tué a affirmé s'être aperçu qu'il s'agissait d'un spécimen protégé une fois l'animal mort, quand il s'est approché et a découvert le collier GPS. Son guide a assuré à l'AFP que le permis de chasser à l'arc était parfaitement en règle et que son client américain n'avait nullement cherché à s'offrir la tête de ce grand lion.
En revanche, il a admis que M. Palmer s'est pris en photo avec sa proie malgré la découverte du collier, et est reparti aux Etats-Unis comme si de rien n'était en prenant ses dispositions pour récupérer son trophée, la tête débarrassée du collier, qui a depuis été confisquée par les autorités.
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