Le fragment d'aile d'avion retrouvé à La Réunion est arrivé samedi en métropole, où il doit être expertisé pour déterminer s'il appartient au Boeing 777 de la Malaysia Airlines et tenter de lever le voile sur la disparition du vol MH370 avec 239 personnes à bord.
Trois jours après sa découverte sur une plage française de l'île à l'ouest de l'océan Indien, le débris long de deux mètres, emballé dans une caisse, est arrivé à 04H17 GMT à l'aéroport parisien d'Orly par un vol régulier d'Air France.
Il doit être convoyé dans la journée par la route sous escorte de gendarmerie vers la banlieue de Toulouse (sud-ouest), où il sera expertisé dans un laboratoire dépendant du ministère de la Défense.
Selon le parquet de Paris, les investigations débuteront mercredi après-midi. La caisse ne devrait pas être ouverte avant l'arrivée d'enquêteurs malaisiens, a notamment indiqué une source proche du dossier.
L'avionneur américain Boeing va également dépêcher une équipe "technique" pour participer à l'expertise de cette pièce marquée de l'inscription "657BB". Ce marquage indique selon les experts qu'il s'agit d'un flaperon de B777, un volet bordant l'aile que les pilotes actionnent au décollage ou à l'atterrissage. Or aucun accident aérien n'a impliqué ce type d'appareil dans cette région du monde.
Des morceaux d'une valise retrouvée sur la même plage au lendemain de la découverte du morceau d'avion vont aussi être analysés dans un laboratoire de gendarmerie de Pontoise, en région parisienne.
La durée de ces expertises n'a pas été précisée mais dès lundi, un des trois magistrats français chargés de l'enquête, un représentant de la justice malaisienne, un autre du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), les gendarmes français et des experts malaisiens tiendront une réunion à Paris à huis clos. La justice française s'est saisie car quatre des victimes de la catastrophe du 8 mars 2014 sont français.
- "Signe positif" -
La découverte inattendue de ce fragment a relancé l'espoir d'une élucidation de la mystérieuse disparition du vol MH370, une des grandes énigmes de l'histoire de l'aviation civile.
Depuis seize mois, une vaste coopération internationale s'est mise en place pour retrouver la trace de l'appareil, associant notamment la Chine, dont 154 ressortissants étaient à bord, la Malaisie, dont Malaysian Airlines est la compagnie nationale, les Etats-Unis, où est construit l'avion, et l'Australie, au large de laquelle des satellites ont "accroché" pour la dernière fois les systèmes de communication de l'appareil.
La découverte du débris est un "premier signe positif" vers la résolution du mystère, veut croire la ministre australienne des Affaires étrangères Julie Bishop, dont le pays a coordonné d'intenses recherches en mer au printemps 2014.
"Les experts vont devoir analyser s'il s'agit d'une pièce du MH370, les courants, comment elle est arrivée là et ce que cela a comme conséquence pour les recherches", a-t-elle affirmé.
- Espoir des familles -
Les résultats de ces analyses sont aussi très attendues par les familles de disparus, défiantes vis-à-vis des autorités des pays concernés après plusieurs fausses alertes.
Epoux et père de trois passagers du vol, le Français Ghyslain Wattrelos, "très content que ces débris soient retrouvés en France", espère la fin de "l'omerta" et de la "désinformation".
L'association des familles des 154 disparus chinois a annoncé dès jeudi "espérer un résultat validé officiellement dès que possible". "Nous ne voulons plus entendre des autorités dire qu'elles sont sûres à 99%. Nous voulons une confirmation à 100%", affirment-elles dans un communiqué posté sur le site de messagerie Wechat.
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