Le ministre grec des Finances a eu vendredi son premier rendez-vous avec les hauts représentants des créanciers en charge d'élaborer un troisième plan d'aide au pays, dont le FMI, qui participe aux discussions même s'il ne s'associera pas immédiatement à ce nouveau renflouement.
"Les discussions se sont déroulées dans un très bon climat, il y a eu des convergences sur certains sujets et moins de convergences sur d'autres sujets", a déclaré Euclide Tsakalotos à l'issue de cette rencontre avec Declan Costello, délégué de la Commission européenne, Rasmus Rüffer de la Banque centrale européenne (BCE), Nicola Giammarioli du Mécanisme européen de stabilité (MES) et Delia Velculescu du Fonds monétaire international (FMI).
Il s'agissait de la première rencontre entre un représentant du gouvernement grec et les chefs du "quartette". Les équipes techniques des créanciers sont elles au travail depuis le début de la semaine pour passer au crible les comptes du pays.
La discussion du jour a notamment a porté sur les objectifs de privatisation, la recapitalisation des banques, les finances publiques, l'aggravation de la situation économique ces derniers mois, et les moyens "de remplir notre objectif d'excédent primaire de 3,5% en 2018", a dit le ministre.
Le contrôle des capitaux, même légèrement assoupli, continue de peser sur l'économie. La réouverture de la bourse fixée à lundi, après cinq semaine de fermeture dans le cadre de ce contrôle des capitaux, promet une première séance de cotation acrobatique.
Le gouvernement grec veut finaliser d'ici la mi-août l'accord sur un nouveau prêt de trois ans au pays d'un montant de plus de 82 milliards d'euros, en vertu de la décision prise le 13 juillet au sommet des dirigeants de la zone euro à Bruxelles.
- Le fardeau de la dette -
Mais il semble désormais clair que le FMI, associé aux deux premiers sauvetages de la Grèce en 2010 et 2012, ne participera pas tout de suite au troisième plan car l'institution veut d'abord qu'Athènes ait accepté un train de réformes complet et que les Européens aient consenti à un allégement de la dette grecque (près de 170% du PIB)
"Le FMI n'y participera qu'une fois que ces deux conditions seront remplies", a souligné jeudi un de ses hauts responsables sous couvert d'anonymat.
La Commission européenne a estimé vendredi que la position du FMI était "totalement compatible" avec l'agenda bruxellois.
Le 20 août, Athènes a besoin d'argent pour rembourser 3,4 milliards d'euros (bien 3,4 milliards, intérêts compris) à la BCE. L'idée est de conduire ces discussions "avec l'expertise du FMI, et ensuite d'envisager des mesures pour la dette grecque plus tard dans l'année", a précisé Mina Andreeva, une porte-parole de l'exécutif européen.
A Berlin, le ministère des Finances a aussi jugé vendredi qu'il n'y avait "rien de neuf" dans la position du FMI. "Le ministre des Finances avait informé les députés (allemands) le 16 juillet (?) que le FMI avait conditionné sa participation plus avant à la conclusion positive du premier examen du programme, incluant une confirmation de la soutenabilité de la dette".
Le gouvernement de la gauche radicale Syriza d'Alexis Tsipras a déjà fait adopter en urgence, les 15 et 22 juillet, deux premiers trains de mesures préalables à la reprise des négociations, acceptant des hausses de taxes et de cotisations au prix d'une forte contestation interne au parti.
Le Premier ministre a réussi jeudi à contenir la fronde en repoussant à septembre l'organisation d'un congrès extraordinaire du parti.
"Nous contestons les mesures d'austérité mais nous sommes contraints de les appliquer", a-t-il répété au parlement vendredi.
Il a aussi défendu l'intégrité de Yanis Varoufakis, son ex-ministre des Finances accusé par l'opposition d'avoir voulu porter préjudice au pays en élaborant un curieux système de monnaie parallèle impliquant un piratage informatique de données.
"Le gouvernement n'avait pas de plan de +Grexit+ mais j'avais commandé un plan d'urgence au ministère des Finances" pour parer aux menaces de certains cercles européens qui souhaitaient fin juin, lors de l'interruption des négociations entre Athènes et ses créanciers, la sortie de la Grèce de la zone euro, a expliqué Alexis Tsipras.
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