Les hauts représentants des créanciers (UE, BCE, FMI, MES) en charge d'élaborer un troisième plan d'aide à la Grèce ont entamé vendredi des entretiens avec le ministre grec des Finances Euclide Tsakalotos, alors que le FMI a annoncé la veille qu'il ne participerait au plan qu'à des conditions précises.
La rencontre a commencé à 10 heures locales (07H00 GMT) dans un hôtel du centre d'Athènes où séjournent Declan Costello, délégué de la Commission européenne, Rasmus Rüffer de la Banque centrale européenne (BCE), Nicola Giammarioli du Mécanisme européen de stabilité (MES) et Delia Velculescu du Fonds monétaire international (FMI).
Il s'agit de la première rencontre entre le ministre grec et les chefs du quartette. Plus tôt dans la semaine, les équipes techniques des créanciers avaient déjà mené des discussions préparatoires avec des responsables grecs sur les finances publiques du pays.
Le ministère des Finances a indiqué mercredi que ces discussions s'étaient déroulées dans "un très bon climat".
Les hauts représentants des créanciers doivent également s'entretenir avec le ministre grec de l'Economie, Georges Stathakis.
Le gouvernement a mis les bouchées doubles ces deux dernières semaines pour finaliser d'ici la mi-août l'accord sur un nouveau prêt sur trois ans de plus de 82 milliards d'euros au pays, en vertu de la décision prise le 13 juillet à l'issue d'un sommet des dirigeants de la zone euro à Bruxelles.
A court d'argent, Athènes mise sur ce nouveau prêt pour pouvoir rembourser ses dettes et plus particulièrement 3,2 milliards d'euros à la BCE, à payer le 20 août dernier délai.
- Le fardeau de la dette -
Toutefois, un haut responsable du FMI a indiqué jeudi à Washington que l'institution ne participerait pas au plan d'aide à la Grèce tant qu'Athènes n'aurait pas accepté un train de réformes complet et que les Européens n'auront pas consenti à un allégement de la dette grecque.
"Le FMI n'y participera qu'une fois que ces deux conditions seront remplies", a souligné un de ses hauts responsables sous couvert d'anonymat.
L'allègement de la dette grecque, fardeau pesant environ 170% du PIB, est la pomme de discorde permanente entre les Européens et le FMI depuis 2010, lors du premier plan de sauvetage UE et FMI de la Grèce.
Au total, la Grèce a bénéficié de deux prêts successifs d'environ 240 milliards d'euros entre 2010 et 2014.
Aux termes de l'accord cadre du 13 juillet, les Européens ont posé comme condition à un nouveau prêt à la Grèce la participation du FMI, qu'Athènes a pourtant accusé de comportements "criminels" en raison de la politique d'austérité imposée au pays, et imputée surtout à cette institution.
A la fois, l'insistance du FMI à voir l'Europe alléger la dette grecque, qu'elle détient en grande partie, fait les affaires de la Grèce.
Le gouvernement de la gauche radicale Syriza d'Alexis Tsipras, au pouvoir depuis six mois, a été contraint de signer l'accord douloureux du 13 juillet et a fait adopter les 15 et 22 juillet deux premiers trains de mesures comprenant la hausse des taxes et des cotisations au prix d'une forte contestation au sein du parti par des courants représentant la ligne de gauche dure.
"Nous contestons les mesures d'austérité mais nous sommes contraints de les appliquer", a réitéré Alexis Tsipras au Parlement vendredi à l'occasion d'une question sur son ex-ministre des Finances controversé Yanis Varoufakis, qui avait démissionné début juillet après s'être opposé au plan du gouvernement sur un nouvel accord avec les créanciers.
Alexis Tsipras a défendu l'intégrité de M. Varoufakis, accusé par l'opposition d'avoir voulu endommager le pays avec l'élaboration d'un curieux "plan B", passant par le piratage informatique de comptes de contribuables, qui aurait conduit selon ses détracteurs à la sortie du pays de la zone euro (Grexit ndrl).
"(Yanis) Varoufakis a peut-être fait des erreurs, vous pouvez l'accuser pour son style () mais vous ne pouvez pas l'accuser d'être corrompu", comme certains ministres des précédents gouvernements grecs, a dit Alexis Tsipras.
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