Pékin va entrer dans l'histoire en devenant la première ville à avoir accueilli à la fois des jeux Olympiques d'hiver et d'été: la capitale chinoise a été choisie vendredi pour organiser les JO d'hiver 2022, après ceux d'été en 2008.
Le vote des 85 membres du CIO (Comité international olympique), qui a eu lieu à Kuala Lumpur, a été plus serré que prévu: la capitale chinoise n'a battu que de quatre voix la seule autre candidate, l'ex-capitale du Kazakhstan Almaty (44 voix contre 40, 1 abstention).
Diffusée en direct par les médias officiels chinois, cette annonce a été accueillie à Pékin par des démonstrations de joie localisées et très orchestrées, mais peu d'enthousiasme spontané dans les rues.
Les reportages des différentes chaînes de télévision ont montré des Chinois en costume, souvent en rangs d'oignon, agitant frénétiquement des drapeaux. Mais aucun concert de klaxons n'a éclaté dans les rues pékinoises, où la campagne de candidature n'a jamais atteint l'intensité de celle qui, en 2001, avait précédé l'attribution des JO d'été 2008.
- Droits de l'Homme -
"Je suis extrêmement heureux, nous allons réaliser des JO couronnés de succès", a affirmé le maire de Pékin Wang Anshun.
Le choix du CIO a en revanche plongé dans la consternation les organisations de défense des droits de l'homme.
"La devise de l'olympisme +Plus haut, plus vite, plus fort+ décrit parfaitement l'action du gouvernement chinois contre la société civile: davantage de militants pacifistes détenus, sur des périodes plus longues, et soumis à des traitements plus éprouvants", a estimé Sophie Richardson, directrice pour la Chine de l'ONG Human Rights Watch (HRW).
Selon l'organisation de défense des Tibétains Free Tibet, le CIO "a envoyé un mauvais signal" en choisissant la capitale chinoise, avec le "message entendu haut et fort à Pékin que les droits de l'homme et le Tibet comptent pour du beurre".
La candidature pékinoise était la favorite du scrutin. A Kuala Lumpur, ses responsables ont diffusé avant le vote, lors de leur dernière audition devant les membres du CIO, un message du président Xi Jinping: il a mis en avant le "fort soutien" du gouvernement chinois et promis des Jeux "fantastiques"
Le dossier chinois, au budget très bas (3,06 mds USD, 2,76 mds EUR), par rapport à celui des Jeux de 2008, présente un projet éclaté et propose un concept régional qui vise à développer un marché des sports d'hiver "au profit de plus de 300 millions de personnes vivant dans le nord de la Chine", soulignent ses responsables.
- Installations à construire -
Mais si la capitale chinoise peut recycler une partie des sites des JO de 2008 et présente dans son projet six installations déjà existantes, elle ne possède en revanche pas d'installations de haut niveau pour les compétitions à l'air libre.
En dehors de Pékin où se tiendront les épreuves de hockey, patinage artistique et de vitesse, il lui faut donc construire des installations sur deux sites dont le plus éloigné se trouve à environ 200 km au nord: à Yanqing (ski alpin, bobsleigh et luge) et à Zhangjiakou (biathlon, ski de fond, saut à ski).
La commission d'évaluation du CIO avait soulevé un principal point noir dans la candidature chinoise, le manque de neige naturelle, nécessitant un recours massif à la neige artificielle, gourmande en eau.
La capitale chinoise accueillera les 24e jeux Olympiques d'hiver de l'histoire. La première édition avait été organisée en 1924 à Chamonix (France), la prochaine édition en 2018 se tenant en Corée du Sud à PyeongChang
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