L'artiste dissident chinois Ai Weiwei est arrivé jeudi après-midi à Munich (sud de l'Allemagne) en provenance de Pékin pour son premier voyage à l'étranger après avoir été privé de son passeport pendant quatre ans par les autorités chinoises, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Je n'ai pas de projets précis, je veux juste voir mon fils. Il habite à Berlin et est venu me chercher. Je ne veux pas le faire attendre. Je ne l'ai pas vu depuis des années", a déclaré Ai Weiwei, 57 ans, peu après l'atterrissage de son vol.
L'artiste chinois, qui a récupéré il y a quelques jours son passeport, est arrivé à l'aéroport de Munich vers 16H50 (14H50 GMT). Attendu par de nombreux médias, il a également été accueilli par la patronne du groupe parlementaire des Verts en Bavière, Margarete Bause, avec un bouquet de fleurs.
"Je dois voir un médecin ici. J'ai été opéré (à Munich) il y a quelques années et j'ai plusieurs autres rendez-vous", a poursuivi Ai Weiwei, qui veut se rendre à Berlin, "dans les prochains jours".
Sa visite "nous réjouit beaucoup", en particulier le fait que "les restrictions de voyage, incompréhensibles, aient été levées", a indiqué à l'AFP Stephan Urbaschek, de sa galerie berlinoise Neugerriemschneider.
Aussitôt après avoir récupéré son passeport, le plus célèbre des artistes chinois avait demandé des visas pour l'Allemagne et le Royaume-Uni, deux pays où il a déjà exposé ses ?uvres, obtenant rapidement un visa de quatre ans, à entrées multiples, des autorités allemandes.
Son ami Liu Xiaoyuan, célèbre défenseur des droits de l'homme en Chine, avait publié jeudi une photo de l'artiste embarquant sur un vol de la Lufthansa.
Les démarches ont manifestement été plus compliquées avec Londres, Ai Weiwei assurant que le Royaume-Uni avait refusé de lui délivrer un visa de six mois, le limitant à trois semaines, parce qu'il aurait oublié de faire état dans sa demande d'une condamnation en justice que l'artiste conteste.
Il se rendra peut-être à Londres "s'ils (lui) donnent un visa", a-t-il annoncé à son arrivée à Munich.
Mais un porte-parole du ministère britannique de l'Intérieur, interrogé par l'AFP, a assuré jeudi soir que c'était chose faite et que l'artiste avait le droit de se rendre en Grande-Bretagne "pendant toute la durée du séjour qu'il a sollicité".
Artiste polyvalent, peintre, sculpteur et plasticien, Ai Weiwei est aussi un critique féroce du régime communiste chinois, même si le climat de confrontation a semblé s'apaiser ces derniers mois.
Il avait été accusé de fraude fiscale et détenu entre début avril et fin juin 2011, ce qui avait soulevé une vague d'indignation à travers le monde. Selon Ai Weiwei, cette procédure obéit à des motifs entièrement extra-judiciaires.
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