Une trentaine de platanes ont été abattus mercredi à Luçon (Vendée) pour laisser passer deux coques de bateaux acheminées par un transporteur privé qui bloquaient une route départementale, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
Le convoi, transportant deux coques de bateaux en aluminium de près de 10 mètres de large et 33 m de long de Fontenay-le-Comte aux Sables d'Olonne, s'est trouvé immobilisé mercredi matin à l'entrée de Luçon, sur la route départementale D746, empêchant "toute circulation", a indiqué le conseil départemental de la Vendée.
Selon son président, Yves Auvinet, joint par une correspondante de l'AFP, "cinq arbres gênaient; donc, effectivement, quelqu'un du département a donné l'autorisation (d'abattre) 5 arbres, pas 32". "C'est un petit peu lamentable", a-t-il déclaré.
Estimant avoir été "mis devant le fait accompli par le transporteur", le département a informé dans un communiqué qu'il allait demander à la société "de prendre en charge les frais de replantation".
Le transporteur, Multi-Trans, avait déjà fait une demande "il y a une semaine" pour "couper quelques arbres", ce qui lui avait été refusé, a assuré le conseil départemental.
Une "solution alternative" avait alors été proposée au transporteur par les services routiers départementaux, celle "de passer par un champ à côté de la route", selon le communiqué du département.
"Mais les pluies d'hier ont rendu le champ impraticable au passage du convoi qui était déjà en route, ce qui a rendu inéluctable la coupe des arbres pour débloquer la situation", a encore expliqué le conseil départemental, qui "déplore" que le transporteur n'ait pas "(vérifié) avant de partir que l'itinéraire qui lui avait été proposé était praticable".
Pour le département, qui a convoqué une réunion à la mi-journée, c'est "une attitude qui a des répercussions environnementales graves. C'est pourquoi le Département demandera au transporteur de prendre en charge les frais de replantation", est-il ajouté dans le communiqué.
"Ils auraient pu attendre de passer l'après-midi, cela suffisait. () Ce n'est pas normal qu'on défigure le paysage comme ça. J'ai 75 ans, je ne reverrai jamais la route avec des arbres comme ça parce qu'il faut plusieurs dizaines d'années pour qu'ils soient aussi beaux", a témoigné Jean-Pierre Rousseau, qui vit à 150 mètres de la zone où ont été abattus les platanes.
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