Une marée humaine euphorique a célébré mercredi soir l'ouverture des 79es Fêtes de Bayonne, l'une des plus grandes manifestations populaires au monde avec près d'un million de festayres attendus jusqu'à dimanche.
Pendant cinq jours et cinq nuits, Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), mêlant tradition, musique, danse, chants, sports, corridas et force libations, terre aux cultures métissées, à la fois basque et gasconne, avec une communauté juive présente depuis la fin du XVe siècle à qui l'on doit l'introduction en France du chocolat, met ainsi en avant sa recette traditionnelle de partage et de liberté qui attire les foules comme un aimant pour des fêtes intergénérationnelles.
Dès le matin, en dépit d'une pluie fine, la foule, vêtue en blanc et rouge, affluait dans une ambiance bon enfant dans le centre-ville, transformé en gigantesque zone piétonnière, où les festayres (en gascon, les personnes faisant la fête) étaient accueillis par les bandas (fanfares) et choeurs basques.
Les festayres sont vêtus de blanc et rouge, référence aux Fêtes de Pampelune, capitale de la Navarre espagnole: chemise et pantalon blancs, chaussures,souvent des espadrilles, ceinture et foulard en rouge, des couleurs qui les obligent au respect d'une certaine tenue, question d'égalité plus que d'uniformité.
Dès le matin, 6.250 participants -- nouveau record -- ont participé à la 18e Foulée du festayre, tandis que, malgré une fine pluie, devant le marché couvert, 30 équipes représentant les "penas historiques de Bayonne" (associations culturelles et gastronomiques), qui sont au coeur des Fêtes, s'activaient pour le 12ème championnat du monde d'omelette aux piments. Organisé par Biper Eztia, le syndicat du piment doux du Pays Basque et du Seignanx (Landes), cet évènement ludique rassemble depuis 2004 des centaines de spectateurs venus déguster les omelettes préparées sur place.
Toute la journée se sont ainsi enchaînées animations musicales, sportives et gastronomiques.
Et, à 22 heures pile, c'était l'ouverture officielle des Fêtes avec, depuis le balcon de la mairie, le lancer des trois clefs de la ville aux habitants. Des clefs symboliques, en polystyrène, aux couleurs basques: rouge, vert et blanc.
Ce sont Sylvain Rouyer, champion du monde de sambo (art martial), les rugbymen Scott Spedding (arrière international français, ancien joueur de l'Aviron Bayonnais, transféré à Clermont-Ferrand), Jean Monribot (nouveau capitaine de l'Aviron) et Vincent Etcheto (ancien joueur et nouvel entraîneur du club basque), ainsi que la mascotte de l'Aviron, Pottoka, figures locales désignées par la municipalité, qui ont symboliquement lancé les clefs à la foule compacte, bercée par les choeurs basques et les musiques des fanfares.
Au même moment, le roi Léon, icône des fêtes depuis 1949, popularisé par le dessinateur Jean Duverdier qui en a fait une mascotte chaleureuse, annonçait l'ouverture d'une nouvelle édition des fêtes créées en 1932 et qui ne se sont interrompues que de 1940 à 1944, pendant l'Occupation nazie.
La marionnette du roi Léon, bedonnante et souriante, se présentera ainsi chaque jour, à midi, au balcon de la mairie, pour lancer les festivités de la journée.
Plus tôt, comme pour mieux rappeler les racines basques et gasconnes de la ville, deux jeunes chanteurs ont interprété un bertso (chant d'improvisation en langue basque) et le traditionnel texte en gascon "Prosei".
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