Le gouvernement francais a mobilisé mercredi 120 policiers supplémentaires pour enrayer ce qu'Eurotunnel présente comme des "invasions systématiques", après que plusieurs centaines de migrants ont de nouveau tenté de s'introduire sur le site du tunnel sous la Manche à Calais (Pas-de-Calais) pour rejoindre la Grande Bretagne, l'un d'eux y ayant perdu la vie.
"Nos équipes ont retrouvé un corps ce (mercredi) matin et les pompiers ont confirmé le décès de la personne", a indiqué un porte-parole d'Eurotunnel. À Paris, un Égyptien se trouvait entre la vie et la mort mercredi soir, après avoir été électrocuté dans l'après-midi à la gare du Nord, alors qu'il tentait de prendre clandestinement un Eurostar à destination du Royaume-Uni.
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé mercredi midi depuis Paris le renfort de deux unités de forces mobiles, soit 120 fonctionnaires temporairement affectés à la sécurisation de la frontière à Calais "et notamment du site d'Eurotunnel".
Jacques Gounon, PDG d'Eurotunnel, a assuré de son côté sur France Info que sa société mettait "tous les moyens nécessaires dans la limite de (ses) responsabilités pour assurer une totale étanchéité du tunnel", alors que le ministre l'a appelé à "prendre ses responsabilités".
Les deux hommes se sont finalement rencontrés mercredi, sous le signe de l'apaisement.
Au lendemain d'une nuit où les intrusions massives et quotidiennes de migrants dans le tunnel avaient atteint environ 2.000 tentatives, on en a encore compté 2.300 dans la nuit de mardi à mercredi, selon le ministère de l'Intérieur.
Et mercredi soir, à la tombée de la nuit, 100 à 150 migrants jouaient une nouvelle fois au chat et à la souris avec les forces de l'ordre.
Ils ont bloqué pendant environ une heure l'une des sorties des véhicules de tourisme du site Eurotunnel, qui ont dû passer par un autre chemin, a constaté un journaliste de l'AFP.
Sur Twitter, Eurotunnel annonçait vers 23H00 un retard de deux heures au départ de Folkestone, en Angleterre.
Depuis début juin et des travaux importants de sécurisation du port de Calais, barricades et barbelés incitent de nombreux migrants à se reporter sur le site du tunnel. Selon l'Intérieur, on compte ainsi "1.500 à 2.000 tentatives chaque nuit" depuis deux mois.
Ce phénomène est facilité par l'immensité du site: 28 kilomètres de clôtures pour une surface totale de 650 hectares.
- Des petits groupes qui se disséminent -
"La stratégie (des migrants) est simple", selon Bruno Noël, du syndicat de police Alliance: ils "arrivent dès que la nuit tombe. A l?affût, ils pénètrent sur le site, ils se cachent. Dès qu'une navette démarre, ils s'approchent pour essayer de s'accrocher à elle. Dès qu?elle prend de la vitesse, on a des drames" comme celui de la nuit de mardi à mercredi, a-t-il expliqué.
"Un certain nombre" de migrants ont ainsi réussi à entrer au Royaume-Uni ces derniers jours, a déclaré mercredi, sans donner de chiffre, la ministre britannique de l'Intérieur Theresa May.
Depuis début juin, neuf migrants clandestins ont déjà perdu la vie à l'intérieur du site ou en tentant de s'y rendre.
L'homme décédé dans la nuit de mardi à mercredi, d'origine soudanaise, aurait "entre 25 et 30 ans" et aurait été percuté par un camion "qui descendait d'une navette pendant qu'il essayait de grimper dessus", a indiqué une source policière.
Le Premier ministre Manuel Valls a rendu hommage à "des hommes qui, souvent au péril de leur vie, ont fait des milliers de kilomètres et qui meurent aujourd'hui dans des conditions épouvantables".
À Calais, mercredi, "tout s'est passé (dans la) nuit, et, à 06H00, les policiers avaient encore pas mal de boulot", a ajouté la source policière, précisant qu'on lui avait rapporté la présence d'"entre 500 et 1.000 migrants" aux abords du site.
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