Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, s'est dit prêt mercredi à organiser des élections législatives anticipées s'il ne regagne pas sa majorité parlementaire pour mettre en ?uvre le nouveau plan d'aide à la Grèce qui, affirme-t-il, s'accompagnera après novembre d'une réduction de la dette du pays.
Dans une interview de deux heures à la radio "Sto Kokkino", proche de son parti de gauche radicale Syriza, Alexis Tsipras a tenu un langage de fermeté vis-à-vis des députés de son groupe parlementaire qui ont voté, les 15 et 22 juillet, contre les premières réformes demandées par les créanciers de la Grèce.
"Si nous n'avons pas de majorité parlementaire, nous serons contraints à des élections", a dit le Premier ministre lors de cet entretien.
Les deux votes de juillet avaient fait apparaître une fracture au sein de Syriza, plus de 30 des 149 députés du parti refusant de s'associer à ces mesures à chaque fois. Ainsi, le Premier ministre, quoique toujours soutenu par les 13 députés du parti de droite souverainiste Anel avec lequel gouverne Syriza, ne dispose plus du seuil minimum de 151 députés (sur 300) pour mettre en ?uvre le nouvel accord sans le soutien de trois partis d'opposition (Nouvelle Démocratie, Pasok, Potami) qui lui apportent à chaque fois leurs 106 voix.
Il a confirmé dans cette interview la tenue, en raison "de ce contexte d'urgence", d'un congrès de Syriza sans doute "début septembre", qui sera l'occasion pour les membres du parti "de donner des réponses" et de clarifier leurs positions.
"Il faut admettre que Syriza n'est pas devenu un parti uni, malgré les tentatives, et j'en suis le premier responsable", a-t-il reconnu.
Les dissidents de la gauche radicale sont opposés à l'accord signé le 13 juillet par le Premier ministre avec les Européens et le FMI, prévoyant la mise en ?uvre d'un plan d'aide de plus de 80 milliards d'euros en échange d'une nouvelle cure d'austérité et de réformes. Certains des contestataires prônent ouvertement une sortie de la Grèce de la zone euro.
"Ce qui est très important, c'est que nous avons eu un engagement (des créanciers, ndlr) pour une réduction de dette, qui interviendra en novembre après le premier audit du programme" d'aide financière, a souligné le Premier ministre pour défendre cet accord contesté.
Le gouvernement grec réclame un allègement de sa dette, qui pèse l'équivalent de 170% du Produit intérieur brut selon les dernières statistiques européennes et qui ne peut que s'alourdir si la Grèce reçoit une nouvelle aide de plus de 80 milliards d'euros, encore en discussion.
L'idée de cette restructuration, qui repousserait les échéances et allègerait les intérêts, a progressivement rallié les partenaires de la Grèce, même si des réticences et des incertitudes sur le calendrier demeurent.
Les discussions sur la mise en place de la nouvelle aide ont repris à Athènes depuis le début de la semaine et doivent idéalement être bouclées d'ici la mi-août.
"Nous mettrons en ?uvre les engagements de l'accord (du 13 juillet, ndlr), que nous soyons d'accord ou pas. Pas plus, mais pas moins non plus", a assuré le Premier ministre, selon lequel la conclusion de ces négociations est la seule façon de sortir des spéculations sur une sortie de la Grèce de la zone euro "qui reste le plan de certains", selon lui.
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