Les tentatives quotidiennes de migrants pour rejoindre la Grande-Bretagne via le site du tunnel sous la Manche depuis Calais ont connu un nouveau pic dans la nuit de lundi à mardi avec environ 2.000 tentatives d'intrusions pour essayer d'embarquer sur les navettes Eurotunnel.
"C'est la tentative d'intrusion la plus importante depuis un mois et demi", date à laquelle le port de Calais a vu sa sécurité renforcée, incitant les migrants à tenter leur chance sur le site du tunnel, a déclaré à l'AFP un porte-parole d'Eurotunnel.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, en déplacement à Londres pour y rencontrer son homologue britannique Theresa May, a confirmé ces chiffres. "Il y a eu une tentative de près de 2.000 migrants, mais ils ont été refoulés", a-t-il déclaré, ajoutant qu'il y avait eu "des interpellations et cela s'était passé sans drame".
En début de soirée mardi, les abords du site d'Eurotunnel étaient étonnamment calmes, a constaté l'AFP, alors qu'habituellement plusieurs centaines de migrants s'y trouvent en attendant de tenter leur chance.
Depuis plusieurs semaines, les tentatives d'intrusion de migrants sur le site d'Eurotunnel sont quotidiennes et de plus en plus massives.
Depuis début juin, huit migrants ont déjà perdu la vie à l'intérieur du site ou en tentant de s'y rendre. Une migrante érythréenne de 23 ans est ainsi décédée vendredi matin, percutée par une voiture sur l'autoroute à Calais, qu'elle traversait au niveau d'une sortie "qui permet d'aller au terminal fret" du tunnel.
- Service très perturbé -
"Tout notre personnel de sécurité, c'est à dire près de 200 personnes, ainsi que les forces de l'ordre étaient sollicitées" pour empêcher les intrusions sur le site cette nuit, qui se sont déroulées "entre minuit et 06H00 du matin", a précisé le porte-parole d'Eurotunnel. Plus de 300 policiers sont engagés à plein temps dans le Calaisis pour répondre à la problématique des migrants, estimés à 3.000 dans la région.
"Le service a été très perturbé toute la journée", a indiqué Eurotunnel avec des retards "en moyenne d'une heure du côté britannique et d'une demi-heure du côté français, jusqu'à 15H00".
"2.000, ça me paraît excessif", indiquait une source policière locale, pour qui le chiffre de 1.200 semblait plus plausible. "Ce n'est pas forcément 1.200 migrants qui tentent, mais 1.200 tentatives", ajoutait cette source policière, précisant qu'ils "tentent principalement d'embarquer sur le shuttle, au niveau des quais".
Selon lui, "deux ou trois migrants ont été blessés" en tentant de monter sur les trains cette nuit. Il trouve "normal qu'ils aillent sur le tunnel, vu que le port, ils le sécurisent. La faille, c'est le tunnel".
- Départ de 5.000 migrants empêchés -
Du fait d'un conflit social entre la compagnie maritime MyFerryLink et le propriétaire de ses bateaux, le groupe Eurotunnel, le port de Calais a été bloqué en grande partie depuis juin. De nombreux migrants ont alors essayé de profiter de la paralysie du trafic transmanche pour monter dans les camions à l'arrêt à Calais.
A cela s'ajoute une "sécurisation" renforcée du port depuis début juin où barricades et fils barbelés dissuadent de nombreux migrants dans leurs tentatives de se cacher dans des camions en route pour le port.
Le groupe Eurotunnel a ainsi demandé une indemnisation de 9,7 millions d'euros aux gouvernements français et britannique, pour compenser ses dépenses et perte d'exploitation depuis le 1er janvier 2015 liées à l'afflux de migrants.
A cela s'ajoute 4,7 millions d'euros payés par les autorités britanniques pour la construction de barrières visant à sécuriser les accès des plateformes et du terminal. Elles devraient être effectives dans la première semaine du mois d'août, a indiqué Eurotunnel.
De sources officielles, le départ de quelque 5.000 migrants candidats au départ vers la Grande-Bretagne a été à ce jour empêché, que ce soit sur le site d'Eurotunnel ou via le port de Calais.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.