L'armée et les forces kurdes syriennes, alliées de circonstances face à un redoutable ennemi commun, ont porté un coup dur aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en les chassant mardi de Hassaké, une ville clé du nord-est du pays en guerre.
Après des victoires éclatantes dans le sillage de sa montée en puissance en 2013, l'EI a perdu ces derniers mois au profit des forces kurdes des localités du nord et l'est syrien, échouant à agrandir son "califat" à cheval sur la Syrie et l'Irak, à l?exception de la prise de la ville antique de Palmyre, en mai.
Responsable d'atrocités, le groupe ultraradical sunnite s'est emparé de vastes régions en Syrie, dont la capitale provinciale de Raqa, la "capitale de son califat", et la quasi-totalité de celle de Deir Ezzor.
Après 33 jours de combats, une offensive de l'EI lancée le 25 juin pour tenter de prendre une troisième capitale provinciale, Hassaké, a fait long feu.
"Il a été chassé par l'armée de Zouhour, dernier quartier où il était présent à Hassaké, et ses combattants ont été repoussés jusqu'à la périphérie sud de la ville", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
L'EI a perdu 287 combattants dans cette bataille, que ce soit dans les combats contre l'armée et les Kurdes ou dans les frappes menées par la coalition internationale antijihadistes dirigée par Washington dans les environs de Hassaké, d'après l'OSDH.
- 'Enfants-soldats' -
Parmi eux se trouvent 26 "enfants-soldats" recrutés par l'EI, a précisé l'ONG qui dispose d'un large réseau de sources à travers la Syrie ravagée par la guerre depuis plus de quatre ans.
"L'EI dépend de plus en plus sur les enfants pour les opérations suicide et en fait 10% des jihadistes tués à Hassaké sont des enfants", a dit M. Abdel Rahmane.
Dans le camp opposé, 120 soldats et membres de forces pro-régime ont péri, de même que des "dizaines de combattants" parmi les Unités de protection du peuple kurde (YPG, principale milice kurde), selon l'ONG.
L'agence officielle syrienne SANA a confirmé que l'armée "a porté des coups durs aux terroristes de Daech (un acronyme en arabe de l'EI) à Zouhour" mais n'a pas fait mention de l'expulsion de l'EI de la ville.
Au début de son offensive surprise à Hassaké, dont le contrôle est partagé entre régime et kurdes, le groupe jihadiste s'était en quelques jours emparé d'une poignée de quartiers dans le sud, utilisant au total 21 voitures piégées et plusieurs kamikazes.
L'EI avait attaqué la partie contrôlée par le régime, et les forces kurdes se sont alliées à l'armée pour défendre la ville.
- Multiples revers pour l'EI -
Depuis le début du conflit en mars 2011, les forces kurdes ont adopté une position de "neutralité" envers le régime et la rébellion. Dans plusieurs régions du nord et de l'est, l'armée avait quitté ses casernes qui ont été prises ensuite par les miliciens kurdes.
Selon l?ONU, les combats ont fait fuir 120.000 personnes de Hassaké qui en comptait 300.000 avant le conflit.
Une victoire de l'EI lui aurait permis d'élargir son "califat" dans l'est syrien. Mais, en fait depuis le début 2015, "nous n'avons pas vu de victoires majeures de l'EI à l'exception de Palmyre. En fait, depuis février, les forces de l'EI ont constamment reculé", a affirmé le directeur de l'OSDH.
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