La situation sur l'incendie de Saint-Jean-d'Illac (Gironde), désormais "fixé", évoluait "très favorablement" mardi à son cinquième jour, autorisant un retour chez eux des derniers évacués, et un allègement marqué du dispositif, avec le départ de 180 pompiers.
"Le retour à la normale se confirme", a déclaré le préfet de Gironde Pierre Dartout au PC opérationnel de Saint-Jean-d'Illac, après une nouvelle nuit calme sur le front du feu, qui a détruit 580 hectares de pinède depuis son déclenchement vendredi, mais est "fixé" par les pompiers, c'est-à-dire ne bouge plus, depuis lundi.
Quelque 450 pompiers demeurent mobilisés, se relayant pour parfaire la sécurisation et l'extinction du feu au pourtour de 18 km, car la "situation reste sensible" et le feu "reste sous surveillance 24 heures sur 24", selon le commandement des pompiers.
Le chef-adjoint des pompiers de Gironde, le colonel Dominique Mathieu, a prévenu lundi soir qu'"il faudra probablement une semaine pour déclarer le feu éteint".
Les conditions météo se présentaient en outre plus favorablement, avec une baisse des vents et des températures, et un peu de pluie mercredi, quoiqu'insuffisamment pour un impact massif.
Néanmoins, plus de 180 soldats du feu, venus en renfort d'une demi-douzaine de départements du grand Sud-Ouest, devaient repartir mardi après une nuit de repos, ainsi que des unités de Sécurité civile, a indiqué la préfecture.
Deux Canadair restent prépositionnés à Mérignac, en agglomération bordelaise, prêts à intervenir en cas de besoin, là encore un allègement marqué par rapport aux sept aéronefs, dont quatre Canadair, mobilisés à un moment donné ce week-end.
- Des largages encore, ailleurs -
Les Canadair ont d'ailleurs dû intervenir lundi sur plusieurs départs de feux distincts en Gironde, notamment à Vendays-Montalivet, dans le Médoc, et à Lanton, près du Bassin d'Arcachon, qui ont détruit une quinzaine d'hectares de pinède.
La Gironde, recouverte à plus de 45% de forêts, est le département en France recensant le plus de départs de feux, un millier par an en moyenne, et fréquemment une dizaine par jour en saison estivale.
A Bordeaux lundi, deux hommes de 50 et 28 ans ont été déférés devant un magistrat et placés en détention provisoire, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour incendie criminel après un incendie samedi à Naujac-sur-Mer, dans le Médoc.
Ce dernier avait détruit une vingtaine d'hectares de pins et forcé à détourner des Canadair de Saint-Jean-d'Illac. Selon une source proche de l'enquête, les deux hommes auraient reconnu avoir allumé d'autres feux de forêt.
Mais l'origine de celui de Saint-Jean-d'Illac restait encore inconnue mardi, l'enquête n'excluant ni piste accidentelle ni piste criminelle, mais ayant établi que le feu est parti d'un bord de route.
A Saint-Jean-d'Illac, autre signe de confiance sur le terrain: les habitants d'une dizaine de maisons qui avaient été menacées par le feu en sous-bois ont été autorisés à leur tour à regagner leur domicile mardi matin, indice que la lisière du feu, objet du travail méthodique des pompiers ces derniers jours, paraît sécurisée.
Quelque 600 personnes, 40 familles à Saint-Jean-d'Illac et 80 à Pessac, ont été évacuées par précaution vendredi, puis samedi, de leur habitation menacée par l'avance du feu. La quasi-totalité des évacués ont regagné leur domicile dès lundi soir.
Aucune habitation n'a été atteinte par les flammes de l'incendie, le premier gros de l'été en France et l'un des plus importants des cinq dernières années.
Une clinique de soins psychiatriques légers, qui avait également été évacuée vendredi soir à la périphérie de Pessac, ses 80 patients ayant été recueillis au CHU de Bordeaux et dans un hôpital militaire, devait également être réintégrée mardi par ses pensionnaires.
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