D'importants moyens, plus de 600 pompiers, restaient mobilisés lundi pour un quatrième jour de lutte contre l'incendie en Gironde malgré une "évolution favorable" et une surface détruite stable, 560 à 580 hectares, mais avec la crainte de rafales en journée.
"Il n'y a pas eu d'extension du feu dans la nuit, au contraire il y a une évolution plutôt favorable", a annoncé lundi matin le préfet de Gironde, Pierre Dartout, à la presse au PC opérationnel de Saint-Jean-d'Illac, à 20 km au sud-ouest de Bordeaux.
"Nous avons été aidés par la pluie, qui a facilité le travail des personnels sur le terrain" et a "évité que les choses se dégradent, même si elle ne change pas fondamentalement les choses", a-t-il ajouté.
"Il y a toujours des départs de feu, il y en a encore eu un ce matin", a encore relevé le préfet, ajoutant que l'engagement de plus de 300 pompiers, se relayant avec 300 autres, restait le mot d'ordre, pour un "travail en profondeur", notamment avec des engins lourds traitant le sol, pour éviter des départs de feu.
En outre "il y aura de nouveau du vent, des rafales est-ouest" dans l'après-midi. Cette période, avec des vents a 40-50 km/h, a coïncidé depuis deux jours avec des reprises de feu et des progressions de l'incendie, le premier gros de l'été en France, et l'un des plus importants ces cinq dernières années.
Le vent s'était déjà levé lundi en milieu de matinée à Saint-Jean-d'Illac, sous un ciel couvert que parcourait un avion bombardier d'eau Dash.
Ces moyens aériens demeuraient en soutien lundi, avec quatre Canadair, et éventuellement un Tracker à disposition. "Les largages vont reprendre en fin de matinée", a indiqué le préfet.
Dimanche, le feu, qui a essentiellement ravagé de la pinède, s'est approché parfois à quelques dizaines de mètres d'habitations, mais n'en a atteint aucune. Il avait connu une nouvelle progression, d'environ 30 hectares, dans la journée. Une "faible progression" toutefois, contenue grâce aux moyens renforcés annoncés par le ministre de l'Intérieur, en visite sur le site dimanche.
- Un "travail de fourmi" -
"Le feu n'a pas gagné en superficie, il est contenu dans le périmètre" d'environ 16 km, "et les reprises qui s'opèrent sont dans des zones qui n'avaient pas éte impactées", a précisé le chef des pompiers de Gironde, le colonel Jean-Paul Decellières.
Pour l'officier, le travail consiste désormais à doucher immédiatement d'éventuel départs de flammes et "à séparer zones brûlées et non-brûlées de façon à ne pas avoir de propagation par le sous-sol, les racines". "Un travail de fourmi qui demande du temps et des moyens, beaucoup d'eau dans un sol composée de tourbes".
Les moyens aériens peuvent toutefois à tout moment être détournés vers un feu naissant ailleurs, comme cela a été le cas brièvement dimanche, en Gironde et en Lot-et-Garonne, car la stratégie est "d'étouffer immédiatement les feux naissants avec des Canadair".
Les autorités devaient examiner dans la journée la question d'un retour éventuel chez elles de 600 personnes évacuées, vendredi et samedi soir, de leurs maisons menacées à Saint-Jean-d'Illac et Pessac.
"Il faut s'assurer que les terrains situés entre le front du feu et les habitations sont suffisamment neutralisés pour éviter tout risque de saute" de feu, a assuré le préfet. Dimanche soir, il avait exclu un tel retour, au nom du "principe de précaution": "on ne contrôle ni la vitesse du vent ni la direction", a-t-il rappelé.
A terme, les perspectives météo laissaient espérer de la pluie mercredi.
Les causes de l'incendie de Saint-Jean-d'Illac restaient inconnues, l'enquête de gendarmerie ne privilégiant aucune hypothèse, criminelle ou accidentelle. En revanche, deux hommes en garde-à-vue depuis samedi soir, pour un incendie déclenché ce jour-là à Naujac-sur-Mer, à 65 km au nord, pourraient être déférés dans la journée.
Cet incendie avait détruit quelque 20 hectares de pins, mais surtout forcé à détourner deux Canadair de Saint-Jean-d'Illac pendant plusieurs heures.
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