Le Britannique Chris Froome, dont le triomphe a été contesté en France par une partie de la presse, a été couvert de louanges par les médias de son pays au lendemain de sa deuxième victoire dans le Tour.
L'ensemble de la presse britannique a célébré le "roi de la route", la formule du Daily Express, en faisant la part belle aux protestations d'honnêteté du coureur de l'équipe Sky.
Du Sun ("Je ne suis pas un tricheur: la réplique victorieuse de Froome") au Mirror ("Je suis un homme d'honneur") en passant par le Telegraph ("Croyez en moi"), les titres ont insisté sur le propos de l'Anglais qui a clamé sur le podium des Champs-Elysées: "Je ne bafouerai jamais le maillot jaune."
Dans le Times, le manager de Sky, le Britannique Dave Brailsford, a comparé ceux qui soupçonnent son équipe aux personnes qui continuent à chercher le monstre du Loch Ness.
"Nous avons toujours des gens qui campent là-bas avec des jumelles en disant 'Je suis sûr que nous allons voir le monstre demain', mais il n'apparaît jamais. Il n'existe pas", a déclaré Brailsford.
Le Telegraph juge déplorable que Froome soit un vainqueur impopulaire alors qu'aucune preuve de dopage n'existe contre lui: "Froome est entré dans la Ville Lumière moins comme un champion porté en triomphe que comme une persona non grata, calomnié et ostracisé, bouc émissaire d'une controverse dont il n'était pas l'auteur."
- Roues aimantées -
"Le legs d'Armstrong (déchu de ses sept victoires pour dopage) reste toxique, et cet héritage empoisonné était perceptible dans l'absence de confiance en Froome et en Sky", relève le Guardian alors que de nombreux quotidiens soulignaient le caractère historique de la victoire du coureur britannique.
En France, le parcours de Froome n'a pas convaincu tous les observateurs.
Le Monde relatait samedi les confidences d'un expert de l'antidopage, sous le couvert de l'anonymat: "Les moteurs ne sont pas là où ils (les techniciens de l'UCI) cherchent. Ce ne sont plus des batteries mais des systèmes avec des aimants qui se rechargent avec l'énergie de la roue."
Dans L'Equipe de lundi, Philippe Brunel relève que Froome "aura gagné le Tour en six kilomètres à La Pierre-Saint-Martin, dans l'élan d'une offensive dévastatrice, fatale à Nairo Quintana".
"Plus jamais, par la suite, on ne le reverra à ce niveau, si ce n'est en souffrance dans l'Alpe d'Huez, dans la défroque d'un pénitent. Comme s'il y avait deux Froome", s'étonne l'auteur de l'article intitulé "Point de vue: exégèse d'un malaise".
Le journaliste du quotidien sportif, qui a enquêté sur les vélos truqués, rappelle la superficialité des contrôles menés sur le Giro par l'Union cycliste internationale (UCI), évoque la présence en marge du Tour du concepteur de ces vélos, des roues aimantées qui font gagner quelques watts supplémentaires.
- 'On finit par douter de tout' -
"Dans ce contexte, on finit par douter de tout, de Geraint Thomas (le lieutenant de Froome), transmué en grimpeur à 29 ans - tout comme Bradley Wiggins -, au point de rivaliser dans les cols avec Vincenzo Nibali", remarque-t-il avant de s'étonner de la présence d'Olivier Cookson, fils du président de l'UCI, dans le staff technique de l'équipe Sky.
Interrogée par l'AFP à la fin de la semaine dernière, l'UCI a affirmé avoir surveillé "toutes les roues arrières" des vélos contrôlés. Ces opérations, qui dépendent du manager technique Mark Barfield, consistent à retirer les roues du vélo et à les inspecter visuellement "de façon à identifier toute possible modification de la structure".
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