Après un record de 3,55 millions de chômeurs en mai, Pôle emploi dévoile lundi l'état des lieux établi fin juin. De son côté le gouvernement n'attend pas de baisse durable avant la fin d'année.
Malgré le rebond de croissance enregistré au premier trimestre (+0,6%), le chômage a continué d'augmenter ces quatre derniers mois et l'ampleur de la hausse de mai n'incite pas à l'optimisme: +16.200 (+0,5%) chômeurs en métropole et surtout +72.900 (+1,3%) en incluant l'Outre-mer et les demandeurs d'emploi exerçant une activité.
En tout, Pôle emploi recensait fin mai 3,55 millions de chômeurs en métropole et 5,72 millions Outre-mer et activité comprises, deux records.
Mais pour le gouvernement, les chiffres de mai ne sont pas "interprétables" car ils sont entachés d'un "événement inhabituel", l'envoi de deux messages de relance supplémentaires aux chômeurs, par SMS et message vocal, afin de leur rappeler de penser à "actualiser" leur situation auprès de Pôle emploi.
Cet anomalie aurait abouti à doubler l'ampleur de la hausse, selon le ministère du Travail.
François Rebsamen, qui juge que les listes de Pôle emploi ne sont "pas l'outil statistique le plus fiable", a repéré une autre anomalie: la hausse "atypique, presque incompréhensible," des demandeurs d'emploi exerçant une activité. Depuis le début d'année, les inscrits en catégorie C, qui travaillent plus de 78 heures dans le mois, a augmenté de 11,9%, alors que les autres catégories n'ont augmenté que de 1,8%.
"Plus notable encore, la proportion de personnes positionnées en catégorie C travaillant à temps plein atteint 35% sur les 12 derniers mois", note le ministre, qui a demandé à l'Inspection générale des Affaires sociales (Igas) d'enquêter.
Selon les économistes, la regain d'activité s'accompagne souvent, dans un premier temps, d'une recrudescence de contrats temporaires et/ou à temps partiel.
- 'Baisse effective' fin 2015 -
Et pour l'heure, la croissance est "trop faible", de l'aveu même de François Hollande, pour faire reculer le chômage.
Le Produit intérieur brut (PIB) devrait augmenter de 1,2% en 2015, selon l'Insee. C'est nettement plus que les trois années précédentes, mais encore en-deçà du seuil de 1,5% nécessaire, selon les économistes, pour faire baisser le chômage.
Le temps presse pour le président. D'ici à 2017, "s'il n'y a pas de baisse du chômage, je l'ai dit plusieurs fois, je ne serai pas candidat" à un second mandat, a-t-il assuré lors de son interview du 14 juillet.
Cette urgence de relancer l'emploi s'est ressentie, ces derniers mois, dans le rythme des réformes.
La loi Macron pour la croissance et l'activité et la loi Rebsamen sur le dialogue social, censées déverrouiller l'économie et les embauches, ont alimenté en juillet la session extraordinaire du Parlement.
Pour s'éviter de mauvaises surprises, le gouvernement a même utilisé à trois reprises l'article 49-3 de la Constitution pour faire adopter la loi Macron sans vote. Et les décrets de ses 308 articles seront "pris pour l'été", a promis le président.
Selon François Rebsamen, ces efforts devraient payer dans les prochains mois. "A la fin de cette année, il y aura une baisse effective du nombre des demandeurs d'emploi", a-t-il récemment prédit.
Une prévision confortée par l'Unédic, qui anticipait, avant les chiffres de mai, une baisse de 23.000 chômeurs d'ici à la fin de l'année, et par l'OCDE, qui voyait le chômage baisser légèrement à partir du deuxième semestre.
Pour l'Insee, en revanche, le taux de chômage devrait augmenter de 0,1 point au deuxième trimestre pour atteindre 10,1% en métropole, avant de se stabiliser jusqu'à la fin de l'année.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.