Un Grand Prix de Formule 1 complètement fou, disputé de bout en bout comme un hommage déjanté au regretté Jules Bianchi, a permis à Sebastian Vettel (Ferrari) de gagner pour la première fois en Hongrie.
Dimanche sur le Hungaroring, en présence de la famille du jeune pilote français décédé le 17 juillet, Vettel a pris un excellent départ, bien aidé derrière lui par son coéquipier Kimi Räikkönen, et a finalement réussi, au bout de 69 tours torrides, et après une neutralisation par la voiture de sécurité, à battre les deux Mercedes, comme en Malaisie.
"Merci Jules, cette victoire est pour toi. On sait tous qu'un jour ou l'autre tu aurais fait partie de cette équipe", a dit Vettel dans sa radio de bord, après avoir passé la ligne d'arrivée d'une course haletante. Bianchi, disparu à 25 ans, était membre de la Ferrari Academy depuis 2009 et pilote de réserve de la Scuderia.
En gérant parfaitement une voiture parfaitement réglée pour cette course, Vettel a cueilli sans faillir sa deuxième victoire de l'année, devant les Red Bull à moteur Renault du Russe Daniil Kvyat et de l'Australien Daniel Ricciardo, vainqueur l'an dernier sur cette piste hongroise.
C'est le premier podium de Kvyat en F1, à 21 ans, et le premier cette saison d'une monoplace à moteur Renault. "Oui, c'est pour Jules", a répondu Kvyat, lui aussi sur la radio de bord, à son Team Principal, Christian Horner, qui le félicitait au bout de cette course à suspense "qui aurait plu à Jules", dixit Horner.
- Pas le jour des Mercedes -
Les deux pilotes Mercedes, Lewis Hamilton et Nico Rosberg, avaient terminé sur le podium, tous les deux, lors des neuf GP précédents. Partis en première ligne, comme d'habitude, ils ont terminé dans les points, mais 6e et 8e, après une cascade d'incidents.
Hamilton, en pole position, a raté son départ et s'est même retrouvé hors-piste, puis 10e, après une tentative de dépassement osée, et ratée, sur Rosberg dès le 1er tour. Et Rosberg allait rafler les 18 points de la 2e place, sans jamais avoir pu menacer vraiment Vettel, quand son pneu arrière gauche a été crevé par l'aileron avant de Ricciardo, qui voulait le doubler au 63e tour.
Au championnat, Hamilton creuse encore un peu l'écart sur Rosberg et compte désormais 21 points d'avance sur son coéquipier allemand. Avant une trêve estivale de trois semaines, d'autant plus bienvenue que la charge émotionnelle de ce dimanche en Hongrie, et même de toute la semaine dans le paddock du Hungaroring, était énorme et inédite.
- Hommage poignant -
Le départ a été précédé d'un poignant hommage, sur la grille, en présence de la famille de Bianchi. Tous les pilotes se sont regroupés autour de leurs casques et de celui de Jules, portant le numéro 17, déposé sur l'asphalte par son jeune frère Tom.
"Ce n'était pas évident de se reconcentrer, mais on aime la course plus que tout et on l'a encore montré aujourd'hui, une fois la visière baissée", a dit Vettel, très ému. Sur le podium, il a encore dédié à Bianchi sa 41e victoire en F1, autant qu'Ayrton Senna, devant une bonne partie des 73.000 spectateurs.
C'était une course folle, profondément "rock n'roll", pour faire honneur à Bianchi, comme l'avaient promis les pilotes dès jeudi en arrivant sur le Hungaroring. Et comme si ça ne suffisait pas, les places d'honneur, au pied du podium, ont été prises par deux pilotes très symboliques.
A la 4e, Max Verstappen (Toro Rosso), 17 ans, digne représentant, comme Kvyat et Ricciardo, de la nouvelle génération de la F1. A la 5e, Fernando Alonso (McLaren), 33 ans, double champion du monde et ex-pilote Ferrari.
L'Espagnol était trop bouleversé pour assister mardi aux obsèques de Jules, dont il était très proche. Il lui a fait honneur dimanche, lui aussi, en se battant comme un jeune homme dans le peloton. "No regrets", disait Bianchi.
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