Un incendie de forêt, qui a détruit quelques 320 hectares de pins depuis vendredi en Gironde, a été stabilisé samedi au terme de 24 heures de lutte, aidée par les vents affaiblis, mais les pompiers s'attendaient à un chantier de plusieurs jours pour parfaire l'extinction.
Le feu d'origine indéterminée, qui s'est déclaré vers 14H30 vendredi à Saint-Jean d'Illac à 20 km environ au sud-ouest de Bordeaux, "n'est pas circonscrit, il n'est pas éteint, mais il est stabilisé", a déclaré samedi à la mi-journée le préfet d'Aquitaine et de Gironde, Pierre Dartout, depuis le PC opérationnel sur site.
"Le périmètre du feu ne progresse plus, il ne s'est pas étendu ce samedi matin, et très peu cette nuit", a précisé la préfecture à l'AFP, soulignant qu'"il y a des zones actives, il y a des flammèches, et toujours le risque de reprises de feu par endroits".
La surface de forêt détruite annoncée à l'aube, 370 hectares, a été revue à la baisse après un survol plus détaillé réalisé samedi matin.
Un gros dispositif, près de 300 pompiers et une centaine de camions, restait mobilisé sur place, et les pompiers ont encore reçu des renforts samedi de plusieurs départements du Sud-Ouest. Mais si deux avions Canadair devaient continuer à intervenir dans la journée de samedi, puis rester positionnés en Gironde, deux autres devaient regagner le Sud-Est de la France, ainsi qu'un bombardier d'eau Dash.
Le feu est "disparate, très diffus sur une surface assez vaste: il y a des endroits où les Canadair travaillent encore, et des endroits ou l'on travaille sur des fumerons", a commenté à l'AFP le lieutenant-colonel Eric Pitault, des pompiers de Gironde.
Vendredi puis dans la nuit, deux sapeurs-pompiers ont été lègèrement blessés, l'un victime d'une inhalation de fumée, l'autre d'une blessure au dos, mais aucun n'a nécessité d'évacuation.
C'est la météo qui détient la clef: elle s'est nettement "améliorée", jouant enfin en faveur des pompiers, avec le vent chutant en deuxième partie de nuit, entre 0 et 20 km/h. La lutte se concentrait samedi sur les points chauds de 9 à 10 km de lisière du feu, pour séparer les zones brûlées des zones épargnées: un chantier "méthodique et constant", un "chantier qui va durer plusieurs jours".
- Les vents scrutés par les pompiers, habitants évacués -
Ces vents, qui avaient atteint 50 km/h en soirée vendredi, tournants par moments, avaient constitué le principal ennemi des pompiers, occasionnant plusieurs "sautes de feu".
Les vents, qui devaient reprendre dans la journée mais avec moins de force que la veille, était donc scrutés par les autorités afin de décider de l'éventuel retour samedi de quelque 120 foyers évacués vendredi soir: 40 habitations à Saint-Jean-d'Illac, 80 sur la proche commune de Pessac et 80 patients d'un centre de soins psychiatriques légers. "Il n'y a eu aucune nouvelle évacuation dans la nuit ni aucune habitation endommagée", a rappelé le préfet samedi.
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeuneuve, avait dans un communiqué dans la nuit indiqué se tenir "informé en permanence de l'évolution" de l'incendie de Saint-Jean-d'Illac.
Au gymnase Cap de Bos à Pessac, qui a hebergé près de 100 personnes, quelque 75 y ont encore déjeuné à midi, des repas fournis par la municipalité, mais comptaient les heures jusqu'au retour chez eux. Ainsi Mezha, 56 ans, qui avait "pris le minimum pour la nuit" mais s'"inquiète pour le petit chat resté derrière: Vous imaginez, c'était mon anniversaire hier (vendredi). Mais quand j'ai vu le ciel noircir et les grosses cendres tomber, j'ai commencé à m'inquiéter".
L'origine de l'incendie de Saint-Jean-d'Illac n'était pas connue et les gendarmes n'excluaient samedi aucune hypothèse.
Vendredi, les efforts des pompiers ont aussi été détournés pendant plusieurs heures vers un autre incendie de pinède, à 50 km plus au sud-ouest, à La Teste-de-Buch et Gujan-Mestras. Plus de 75 pompiers, appuyés par les Canadair, avaient circonscrit le feu après trois heures, vers 20H00, 12 hectares de forêt étant détruits.
Les multiples départs de feu en une journée ne sont pas rares en été dans le massif forestier des Landes de Gascogne (près d'un million d'hectares) et notamment en Gironde, recouverte à 45% de forêts. L'un des plus importants incendies des dernières années avait détruit plus de 650 hectares de pinède en août 2012 près de Lacanau, sans faire de victimes.
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