L'industrie laitière, ainsi que des syndicats agricoles minoritaires, ont souligné vendredi la portée limitée de l'accord sur l'augmentation du prix du lait négocié entre les professionnels, car il ne couvre pas l'ensemble des produits laitiers.
Les industriels du lait estiment "impossible" de garantir un prix minimum d'achat, et relèvent que l'accord de vendredi "exclut une part importante des produits" laitiers, notamment ceux destinés à l'export.
La Fédération nationale des industries laitières (Fnil) rappelle dans un communiqué que cet accord ne s'applique qu'aux marques distributeurs et premier prix, pour le beurre, la crème, le lait de consommation (briques ou bouteilles), les yaourts nature et l'emmental.
Les industriels s'engagent cependant "à ce que les hausses consenties par la grande distribution soient entièrement reversées aux producteurs laitiers".
Il a été convenu au ministère de l'Agriculture que le lait ne pourra pas être payé moins de 340 euros les 1.000 litres aux éleveurs, soit une augmentation de 4 centimes par litre par rapport au niveau actuel.
Comme les hausses ne concernent pas l'ensemble des produits, "les mesures qui sont prises seront certainement insuffisantes", permettant au mieux un "maintien de prix", a déclaré Josian Palach, secrétaire national de la Confédération paysanne, à la sortie de la table ronde.
Car, par exemple, "moins de 40% du lait (produit en France, NDLR) passe par la grande distribution", une partie étant exportée, a ajouté M. Palach. Ce lait-là ne sera donc pas payé plus cher aux producteurs.
Il s'agit de la fixation d'un "prix politique, pour éteindre le feu, mais ce n'est pas un bon accord", a aussi estimé Yannick Bodin, président de la section de la Coordination rurale dans la Manche, en pointe dans le blocage du Mont-Saint-Michel cette semaine.
L'éleveur, qui perd 3.000 euros par mois depuis le début de l'année, estime qu'au final, l'accord ne permettra d'atteindre que "310-315 euros" les 1.000 litres, si l'on prend en compte l'ensemble de la production laitière. Bien loin du coût de revient de 370 euros de ce producteur.
Le syndicaliste lance par ailleurs un "ultimatum" aux distributeurs sur l'utilisation de lait importé, leur donnant jusqu'à lundi pour "enlever de leurs rayons le lait importé", faute de quoi il promet que son organisation s'en chargera et donnera le lait aux Restos du C?ur.
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