L'éditeur britannique Pearson a annoncé jeudi être en "discussions avancées" en vue d'une éventuelle vente du Financial Times, influent quotidien des milieux dirigeants.
"Pearson note les récentes spéculations dans la presse et confirme qu'il est en discussions avancées à propos d'une possible vente du FT Group bien qu'il n'y ait aucune certitude que ces discussions aboutissent à une transaction", a expliqué Pearson dans un bref communiqué, sans préciser avec qui il négociait.
Le groupe FT comprend principalement le quotidien Financial Times et son site internet, 50% du magazine The Economist et une coentreprise en Russie avec le quotidien local Vedomosti.
"Une nouvelle annonce sera faite si (c'est nécessaire, ndlr) et quand ce sera approprié", a simplement ajouté Pearson.
Le FT est une véritable institution dont les couvertures éditoriales sont suivies de près par les responsables politiques et les décideurs économiques du monde entier. Il revendique une diffusion quotidienne de 720.000 exemplaires qui incluent les éditions papier et la version internet du journal.
L'édition en ligne du FT représente 70% de sa diffusion totale, après avoir dépassé la diffusion papier en 2012, et au sein de cette version internet, la moitié des connections se font via des applications mobiles, comme les smartphones et les tablettes informatiques. Ce passage vers le numérique est considéré comme un succès par les analystes, bien que le FT souffre de la concurrence de sites internet d'information économique gratuits et peine à s'imposer aux Etats-Unis.
Des rumeurs parcouraient les salles de rédaction et de marchés depuis lundi et la publication d'un article de l'agence Bloomberg News qui avait affirmé que Pearson sondait des acheteurs potentiels pour son quotidien aux pages saumon.
- Un prix à contre-courant du marché ? -
L'agence n'avait pas cité ses sources mais avait précisé que deux personnes engagées dans ces négociations estimaient que si la transaction allait à son terme, le FT pourrait être valorisé jusqu'à un milliard de livres (1,44 milliard d'euros). Ce prix, s'il était confirmé, serait remarquablement élevé dans un contexte où les titres médiatiques ont eu tendance à être échangés à des tarifs modérés dernièrement.
Le fondateur du géant américain du commerce en ligne Amazon, Jeff Bezos, a ainsi acheté le prestigieux quotidien américain Washington Post pour "seulement" 250 millions de dollars fin 2013.
Dans son article, Bloomberg News avait évoqué un possible intérêt pour le FT du géant allemand des médias Axel Springer, qui n'a pas confirmé toutefois, ainsi que des intérêts possibles d'investisseurs d'Europe, du Moyen-Orient et d'Asie.
Il y a deux ans, Pearson avait formellement démenti des informations évoquant une possible vente du FT au magnat australo-américain des médias, Rupert Murdoch, et à l'émirat d'Abou Dhabi pour 1,2 milliard de dollars (1,11 milliard d'euros au taux de change actuel).
Pearson a vu son bénéfice net s'effriter de 12,5% l'an passé.
"Le FT ne s'accorde pas bien avec le reste des activités de Pearson, concentrées essentiellement dans le secteur éducatif. Les récentes difficultés de Pearson dans son activité américaine pourrait les avoir poussés à vouloir lever des fonds", a expliqué à l'AFP Steve Schifferes, professeur de journalisme financier à la City University de Londres.
L'action Pearson décollait de 2,73% à la Bourse de Londres, à 1.242 pence, vers 11H40 GMT, après l'annonce de l'éditeur.
En France, le groupe de luxe LVMH de Bernard Arnault a annoncé en mai le rachat des quotidiens Le Parisien et Aujourd'hui en France. Le Monde avait pour sa part été racheté en 2010 par un trio composé des hommes d'affaires Xavier Niel, Pierre Bergé et Matthieu Pigasse.
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