La grande distribution doit produire "l'effort indispensable" et les abatteurs et les transformateurs doivent "rendre des comptes" pour aboutir à une hausse des prix de la viande et du lait, a prévenu François Hollande jeudi au lendemain de la présentation du plan gouvernemental d'urgence pour l'élevage.
"Des mesures d'urgence ont été prises. Elles sont indispensables. Je pense notamment aux allègements de charges, également à la restructuration de la dette, pour notamment des jeunes qui sont eux-mêmes en difficulté", a déclaré M. Hollande lors d'un déplacement à Dijon.
"Mais nous devons agir sur ce qu'est le sujet, c'est-à-dire les prix, aussi bien du lait que de la viande, et je pense à toutes les productions, porcine, bovine, et d'autres encore. Il y a là aussi des décisions qui ont été prises et qui vont maintenant se traduire car nous voulons qu'il y ait non seulement la distribution qui fasse l'effort indispensable pour rémunérer les producteurs, mais également les abatteurs et les transformateurs qui doivent rendre des comptes sur ce qui est en cause dans la filière", a poursuivi le président de la République.
"Le gouvernement, le ministre de l'Agriculture, le ministre de l?Économie sont mobilisés pour qu'on arrive à ce résultat, c'est-à-dire qu'il puisse y avoir des prix, qui puissent rémunérer", a-t-il insisté.
M. Hollande est également revenu sur l'annonce par Manuel Valls de la généralisation de l'approvisionnement local pour la restauration collective de l'Etat. "Il y a encore dans les cantines deux tiers de l'approvisionnement qui ne vient pas de France. Il s'agit de respecter les règles européennes mais aussi de faire en sorte qu'il puisse y avoir des approvisionnement qui soutiennent la filière animale, c'est-à-dire les agriculteurs de France". "Des actions seront immédiatement engagées", via notamment des "révisions de clauses", a indiqué M. Hollande.
Parmi les "mesures structurelles", "la contractualisation et la compétitivité sont des éléments essentiels. Tout le gouvernement est engagé pour qu'il puisse y avoir des contrats qui soient d'avantage respectés qu'ils ne le sont aujourd'hui entre les producteurs, les transformateurs et la distribution", a poursuivi le chef de l'Etat, qui entend "améliorer la compétitivité de nos exploitations et alléger les contraintes administratives qui sont trop lourdes et deviennent même insupportables".
Il a également évoqué la loi de Transition énergétique. La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal va "dès aujourd?hui prendre un certain nombre d'arrêtés pour permettre que cette transition écologique soit utile et profitable aux agriculteurs".
Enfin, au plan international, "j'ai fait en sorte que des pays acheteurs puissent être sollicités pour que nos productions puissent être valorisées et exportées. Plusieurs ministres sont dans ces pays-là, Turquie, Grèce, Maghreb, qui sont nos principaux acheteurs et qui peuvent l'être davantage. Je me rendrai en Chine au début du mois de novembre, pour soutenir aussi la production laitière", a également déclaré M. Hollande.
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